Photo Agathe Poupeney

Photo Agathe Poupeney

Loufoque, Éloquent, Dynamique

Herman Melville écrivain américain né à New York en 1819. Malgré de nombreux romans, essais et recueils de poèmes. Célèbre pour son chef-d’œuvre littéraire "Moby Dick" 1851,il écrit Bartleby en 1853. Il a surtout connu le succès de manière posthume et a été redécouvert dans les années 1920.

« Je préférerais ne pas » réponse invariable de Bartleby à toutes demandes du notaire son employeur, est célèbre et a fait couler beaucoup d’encre des stylos de nombreux philosophes ; Maurice Blanchot, Georges Bataille, Michel Foucault… Pour Deleuze, c’est une allégorie de la résistance passive face à la souffrance au travail.

Bartleby peut être vu comme une comédie bouffonne du monde bureaucratique ou comme une opposition au monde des finances où l’argent est roi, nous sommes à Wall Street ou simplement un refus d’obéir, de rentrer dans les rangs, de ne pas accepter l’autorité …

Katja Hunsinger et Rodolphe Dana ont choisi de laisser libre court à notre imagination.

Photo Agathe Poupeney

 

La mise en scène est merveilleusement orchestrée, dynamique, cocasse recréant tout d’abord la vie un peu morose et répétitive d’une étude notariale puis nous menant dans des situations des plus burlesques.

 

Dans une scénographie efficace, créant un espace de plusieurs bureaux séparés par quelques plantes vertes, le tout baignant dans une lumière une peu blafarde, nous allons découvrir l’histoire incroyable de Bartleby.

Bartleby employé comme copiste dans une étude notariale à Wall Street est consciencieux, discret, transparent, très poli mais peu enclin à la camaraderie avec ses collègues Pincette, dindon et Gingembre.

Dans un premier temps   Bartleby acharné au travail, copie, copie, copie jour et nuit.

Jusqu’au jour où à la grande surprise et à l’incompréhension de son patron interloqué qui dans un premier temps cherchera à comprendre.

« Je préférerais ne pas » sera la seule réponse de Bartleby à toute demande.

Le désordre va surgir dans cette étude, les collègues se révolter et le patron patient va finir par s’irriter.

Mais jusqu’où ira donc Bartleby ?

Les variations de lumières de Valerie Sigward ainsi que l’alternance de son plus ou moins graves intensifient les émotions.

Photo Agathe Poupeney

Adrien Guiraud incarne avec talent Bartleby, de l’employé modèle il devient peu à peu un être loufoque et bizarroïde à la gestuelle dégingandée. Il nous amuse, nous émeut et nous ravit.

Rodolphe Dana est fabuleux, il interprète avec grand brio le notaire indulgent et bonace puis peu à peu irrité et excédé ainsi que les différents rôles des clercs qui s s’insurgent contre Bartleby. C’est avec grande aisance et virtuosité qu’il glisse d’un personnage à l’autre.

Magnifique moment de théatre.

Claudine Arrazat

Photo Agathe Poupeney

Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis
59 boulevard Jules Guesde 93200 Saint-Denis

1 Avr. 17 Avr. 2022 du lundi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 15h30
relâche le mardi
du lundi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 15h30
relâche le mardi
durée : 1h15 – salle Mehmet Ulusoy

Traduction Jean-Yves Lacroix /  Scénographie Rodolphe Dana  / Avec la collaboration artistique de Karine Litchman / Lumière Valérie Sigward / Son Jefferson Lembeye / Costumes charlotte Gillard / Construction du dé

cor Eric Raoul

Bartleby, le scribe est publié aux éditions allia

Tag(s) : #TGP, #Critiques

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