©JeanLouisFernandez

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Émouvant, Profond, Magnifique

L’écriture de Nasser Djemaï m’émeut par sa profondeur, sa délicatesse, sa tolérance et son humanité. La poésie, l’amour sont toujours présents en toile de fond. L’imaginaire et la réalité se fondent dans un camaïeu éloquent, fascinant et enchanteur.

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Vertiges nous mène dans l’intimité d’une famille Maghrébine vivant sous le même toit dans une cité populaire, monde où tous se connaissent et se côtoient.

La mère (Fatima Aibout) s’affaire à rendre son petit monde heureux, entourée de sa fille Mina (Clémence Azincourt) se démenant pour apporter de l’eau au moulin et de son fils Hakim (Issam Rachyq-Ahrad) idéaliste et rêveur.

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Tous trois prennent soin tant bien que mal du père (Lounès Tazaïrt que nous avions applaudi dans Invisibles), il vit dans l’espoir de retourner au pays comme chaque année, finir sa maison, arroser ses arbres plantés à la naissance de chacun de ses enfants.

 La maladie lui permettra-t-elle de réaliser son voyage ?

 

N’oublions pas  la voisine silencieuse (Martine Harmel) qui vient flâner dans l’appartement à toute heure du jour ou de la nuit.

« Son mari est mort, ses enfants loin….elle vient ici voir la vie…Faut pas laisser les gens tout seuls »

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Le retour de Nadir (Zakariya Gouram) l’ainé de cette fratrie va changer bien des choses…

Nadir est surpris et horrifié par la négligence et le désordre des uns et des autres, par la nouvelle ambiance du quartier….Il veut prendre les choses en main.

Son aide sera-t-elle comprise et acceptée ?

 

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A travers ce conte les questions d’identité, de religions, d’intégration, de racines, de traditions, de la femme au sein de la société émergent mais l’amour est là, il rode discrètement et ressoude cette famille quelque peu en désarroi.

 

Sur le plateau, une salle de séjour d’année 60 crée une ambiance chaleureuse et intimiste. Nous sommes au cœur de la famille, en leur compagnie et non en spectateur.

En fond de plateau des vidéos nous mènent dans la cité avec ses grands blocs d’immeubles alignés puis nous sommes transportés dans un monde plus fantastique et onirique au milieu des éléments naturels qui se déchainent.

Le texte est profond, éloquent, poétique.

Je vous laisse la surprise du dernier tableau qui ne peut que vous émouvoir au plus profond de vous-même.

Les comédiens tous talentueux nous réjouissent et nous chavirent.

C’est magnifique.

Claudine Arrazat

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Texte et mise en scène Nasser Djemaï

Avec Fatima Aibout, Clémence Azincourt, Zakariya Gouram, Martine Harmel, Issam Rachyq-Ahrad, Lounès Tazaïrt

Dramaturgie Natacha Diet

Assistanat à la mise en scène Benjamin Moreau

Costumes Benjamin Moreau

Lumières Renaud Lagier

Son Frédéric Minière

Vidéo Claire Roygnan

Scénographie Alice Duchange

Direction technique Lellia Chimento

Régie lumière Aby Mathieu

Régie son et vidéo Grégoire Chomel

Machinerie Mado Cogne

Construction des décors et confection des costumes ateliers de la MC2: Grenoble

Tag(s) : #Th. de la Colline, #Critiques

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