© Fabienne RAPPENEAU

© Fabienne RAPPENEAU

Intimiste, Émouvant, Captivant.

Louis-Do de Lencquesaing met en scène pour notre grand plaisir le magnifique texte   de Simon Stephen dramaturge britannique né en 1971 à Stockport.

« Ses pièces dessinent un paysage du nouveau millénaire aussi exact, âpre, noir et désespéré qu’empreint d’un humanisme tendre, une forme d’espérance. Ses personnages, perdants ou victimes, ne cessent de se débattre pour échapper à leur enfermement. Si son œuvre rejoint la grande tradition du naturalisme anglais, son réalisme est d’abord poétique. ».

Le principe d’incertitude – référence à la théorie quantique d’Heisenberg – est une pièce qui relate la rencontre poignante et hautement improbable de deux êtres que rien ne devait rapprocher…

Sur le quai de la gare de Saint Pancaras, Georgie (Laura Smet), une jeune américaine quadragénaire, excentrique  que l’on ressent  quelque peu paumée et fragile,  engage avec insistance la conversation avec Alex (Jean-Pierre Dauroussin) paisible peu emprunt aux bavardages et de 30 ans son ainé

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Ces deux êtres que tout oppose, vont au fil du temps se découvrir avec naturel et sincérité. Chacun se dévoile dans son intimité profonde. C’est troublant. Nous découvrons leur histoire avec émoi.

 

 

Georgie est parfois un peu brusque.

« Combien de Noëls il te reste, combien de fois tu vas avoir un œuf de Pâques? Combien de fois tu vas prendre la main de quelqu’un pour la première fois ? Ou embrasser quelqu’un sur les lèvres. »

Alex est un penseur solitaire.

« Les gens se soucient trop de ce qu’ils sont et pas assez de ce qu’ils font. »

Deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer tant leurs vies divergent et leurs contradictions sont évidentes, vont se rapprocher par leur solitude.

Tous deux nous émeuvent, nous sommes captivés par leur devenir.

Vont-ils se séparer ou continuer un bout de route ensemble ?

Le texte de Simon Stephens est poétique et empreint d’un humour fin.

« J’ai des cellules mortes qui flottent à l’arrière de ma rétine. Ça me donne un air très profond alors que je suis simplement un peu désorienté. » Alex

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Dans un décor sobre et élégant de William Mordos, la mise en scène de  Louis-Do de Lencquesaing est dynamique, les différents tableaux s’enchaînent avec aisance.

Les premiers pas de Laura Smet sont  un peu dans la retenue toutefois elle est émouvante  et nous séduit.

Jean-Pierre Darroussin fidèle a lui-même envahi le plateau de par son talent et nous enchante.

Les mots, les regards, les silences s'envolent et nous transpercent avec émoi. Laura Smet et Jean-Pierre Darroussin nous entrainent dans une  tendre et émouvante rencontre.

Agréable moment de théâtre.

Claudine Arrazat

© Fabienne RAPPENEAU

Traduction Dominique Hollie

Décor William Mordos – Lumières Joël Hourbeigt – Costumes Jürgen Doering – Musique Romain Allender Assistante à la mise en scène Margaux Vallé – Coiffure et maquillage Cécile Kretschma

Théâtre Montparnasse  31, rue de la Gaité • Paris 14e • Métro : Gaîté ou Edgar Quinet

Du mercredi au samedi à 20h - matinées samedi à 17h – dimanche à 15h30 passage à 21h le mercredi soir à partir du 1er novembre

Tag(s) : #TH Montparnasse, #Critiques

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