Mademoiselle Julie d’August Strindberg Mise en scène : Christophe Lidon

6 Juillet 2021

Profond, Émouvant, Éloquent

La musique retentit , une onde de joie et de folie emplit l’espace, une chorégraphie endiablée de Maud Le Pladec projetée sur de grands panneaux blancs nous conduit au bal de la St Jean.

Au retour du bal, nous retrouvons nos protagonistes dans la cuisine du domaine s’affronter, s’aimer, se heurter, s’opposer…

L’histoire de Mademoiselle Julie pourrait être le simple pouvoir de séduction d’une demoiselle envers son valet.

Christophe Lidon met en relief les racines profondes, l’éducation, les blessures et les questionnements de l’enfance, les contradictions et les paradoxes de chacun.

«Nos esprits curieux ne se contentent pas de voir qu'il se passe quelque chose, ils veulent aussi savoir comment». A.Strindberg

Sarah Biasini interprète avec grand brio Mademoiselle Julie lumineuse, charmeuse et rayonnante. Sa fragilité, ses doutes ses souffrances se révèlent peu à peu et nous bouleversent. Julie est une séductrice mais c’est une jeune femme déstabilisée par son histoire, son éducation, son mal de vivre. Sarah Biasini joue avec grande justesse, elle nous émeut et nous bouleverse.

Yannis Baraban nous dévoile avec talent les ambigüités de Jean qui se montre tout d’abord scrupuleux et respectueux mais c’est un homme et surtout un homme qui a souffert de sa condition de subalterne et qui souhaite bien avoir sa revanche.

Deborah Grall nous offre un personnage de Christine touchant et déchirant, derrière la femme subordonnée, sobre se cache une amoureuse.

Nous sommes transpercés et nos sens sont mis en émois par la musique de Cyril Giroux, la lumière de Cyril Manetta plus ou moins intenses et les vidéos de Léonard nous projetant des brides de l’enfance de Julie.

Christophe Lidon nous réjouit par cette profonde et fluide lecture de Mademoiselle Julie.

Grand bravo à Sarah Biasini, Deborah Grall et Yannis Baraban qui nous ravissent et nous captivent.

Claudine Arrazat