Oui d’après Thomas Bernhard adaptation et conception Claude Duparfait et Célie Pauthe mise en scène Célie Pauthe

Puissant, Poétique, Bouleversant.

Claude Duparfait nous ensorcelle et nous bouleverse, sa voix envahie l’espace, ses mots viennent nous frapper en plein cœur à travers ce texte de Thomas Bernhard qui nous fait vibrer et nous émeut au plus profond de nous-même.

Notre héros, chercheur sur les anticorps dans la nature, dépressif et suicidaire, vit seul dans la campagne reculée, Schopenhauer et la musique de Schumann sont ses seuls compagnons…

Un jour de grande déprime, au bord du précipice, notre homme se rend chez son ami agent immobilier Moritz où une rencontre inespérée va changer le cours de son existence.

Un couple suisse acquéreur d’un terrain invendable fait éruption. Qui sont donc ces gens curieux et intrigants dont la femme nommée la Persane va raviver au premier regard les désirs et le goût à la vie de notre homme. Sa vie va être bouleversée par cette rencontre avec la Persane, cette femme va le sauver de la folie et se révéler être son alter ego intellectuel.

Quelques années plus tard, cet homme nous fait revivre cette rencontre inoubliable qui a marqué sa vie. La Persane a sauvé cet homme mais lui en retour n’a su en faire autant.

Un récit d’une grande beauté, puissant, poétique et bouleversant.

Tout commence par un texte de Schopenhauer, une belle et éloquente introduction à cette étrange et fascinante rencontre.’ autrichien Thomas Bernhard, paru en 1978.

“Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. » Arthur Schopenhauer, Parerga et Paralipomena (Suppléments et omissions), 1908.

Céline Pauthe et Claude Duparfait ont une passion commune de longue date pour Thomas Bernhard.  En 2012, ils nous avaient ravi avec Les arbres à abattre.

Aujourd’hui, ils nous présentent cette histoire où deux être perdus dans les méandres de la solitude se retrouvent pendant de longues promenades en forêt dans une   intimité et une  complicité  qui allègent  leurs angoisses et leur solitude.

« aujourd’hui, je ne sais plus combien de promenades j’ai faites avec elle, mais je suis allé me promener avec elle tous les jours et souvent plusieurs fois par jour, .. »

Une mise en scène orchestrée avec grande minutie, nous plonge dans un monde entre le souvenir et le présent.  Les rencontres entre ces deux êtres apparaissent comme dans un rêve à travers des vidéos retraçant leurs errances au milieu d'une forêt de mélèzes.

La force et la puissance des mots de Thomas Bernhard est intensifiée par la poésie de Forough Farrokhzah que nous fait découvrir cette femme énigmatique la Persane interprétée par la magnifique et talentueuse Mina Kavani.  

Une magnifique adaptation, dans une scénographie sobre où les souvenirs du narrateur nous mènent avec émotions dans la foret parfonde à l’encontre de l’intimité deux êtres perdus, tous deux  accompagnés par la musique  de Schumann.

Claudine Arrazat.

Traduction Jean-Claude Hémery / Assistanat à la mise en scène Antoine Girard / Lumière Sébastien Michaud / Son Aline Loustalot / Vidéo François Weber / Costumes Anaïs Romand / Accompagnement scénographique   Guillaume Delaveau / Film avec  Mina Kavani et Claude Duparfait / Ecriture Claude Duparfait et Célie Pauthe / Réalisation Célie Pauthe / cheffe opératrice Irina Lubtchansky

Créé le 17 octobre 2023 au CDN Besançon Franche-Comté production CDN Besançon Franche-Comté Thomas Bernhard est représenté par L’Arche, agence théâtrale www.arche-editeur.com

24 mai – 15 juin 2024   Odéon     Aux Ateliers  Berthier 75017