Festival A VIF     Chants de batailles, un titre fort et puissant choisi par Lucie Berelowitsch directrice du Préau, CDN de Normandie -Vire pour cette édition 2024.

Dix jours de fêtes et de rencontres où les adolescents et les adultes peuvent découvrir, dialoguer, partager, jouer, être ensemble à travers le théâtre, la danse, la musique. Un festival riche au cœur de la ville.

Après un défilé joyeux à travers la ville, les jeunes collégiens et lycéens de diverses villes de Normandie, nous accueillent sur le parvis du Préau, 'théâtre de Vire' et nous font partager leurs combats et leurs chants de batailles contre le racisme, le changement climatique, la guerre, l’inégalité, l’intolérance…

Cela fait chaud au cœur de voir des jeunes investis et prêts à bouger pour un monde meilleur.

Belle introduction pour ce festival dont chacun des cinq spectacles proposés dans différents lieux de la ville, évoquera les différentes batailles que l’on peut mener envers le monde, envers notre société mais aussi envers soit même.

Lucie Berelowitsch et son équipe, organisent avec passion un beau festival qui enchante la jeunesse et leurs ainés.

Claudine Arrazat

PROGRAMMATION

© DR

Du 21 au 28 mai au Préau  Le cœur de la Tere Création participative  Texte et mise en scène Simon Falguières.
Du 22 au 28 mai au Lycée Jean Mermoz Fille de Le chemin de nos souvenirs Texte Leïla Anis Mise en scène Justine Bachelet.
Du 22 au 24 mai à la Halle Michel Drucker La Mémoire Bafouée Enquête d'identité Dramaturgie et mise en scène Violeta Gal Rodríguez et Paula González Seguel.
Du 23 au 28 mai au Lycée M. Curie Merci de votre compréhension Traversée existentielle (d'une araignée) Conception et mise en scène Elsa Grzeszczak et Elsa Delmas.
Le 23 mai à Domfront /Le 25 mai à Saint-Martin-des-Besaces/Le 28 mai à la Halle Michel Drucker  Lopakhine Danse à Vire Solo pour un fils et petit-fils de moujik Conception et mise en scène Liza Machover.

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© _Margaux_Cabrol

Le cœur de la terre,  texte de Simon Falguières qui met en scène une quarantaine de jeunes collégiens et lycéens,  les uns de banlieue parisienne, les autre du terroir.

Un récit choral émouvant et remarquable. Simon Falguières a travaillé séparément  avec les deux groupes qui n’ont eu que deux ou trois répétitions ensemble pour finaliser la création. Le résultat est remarquable.

Simon Falguières nous présente une fable onirique autour de la fuite et des questionnements soulevés par les adolescents lors des premiers ateliers de pratique.

Deux voyages imaginaires: Catabase, un voyage au centre de la terre avec les jeunes ruraux, une aventure réalisée en 5 weekend et une semaine de vacances et Anabase, une ascension au sommet de la montagne avec les jeunes citadins, c' est la continuité d’un projet théâtral, cette même classe a travaillé autour ‘du nid de cendre‘ de S.Falguiéres l'an dernier.

Catabase Dans un village, des jeunes s’ennuient. Ils se posent des questions. « Comment savoir si on aime vraiment une chose ? », « Comment savoir si l’on vit pour ce que l’on aime ou si l’on vit pour rassurer ses parents ? ». Un jour, une adolescente s’enfuit du lycée. Elle marche à travers champs. Au détour d’un chemin, un corbeau lui parle. Il l’emmène jusqu’au cœur de la forêt. Sous un arbre, il y a un trou, un tunnel qui descend dans la terre et qui semble sans fin. Il faut aller voir ce qu’il y a dedans. Le lendemain, l’adolescente réunit un groupe d’amis pour partir à l’aventure à ses côtés. Le voyage dans le ventre de la terre commence.

Anabase Au lendemain d’un séisme, les jeunes d’un quartier, à la périphérie d’une mégalopole, découvre à leur réveil, comme sortie de sous terre, une montagne nouvelle. Ils décident ensemble de la gravir pour arriver à son sommet.

Deux fuites qui se réunissent en un magnifique spectacle poétique. Au cours de leur voyage, les jeunes se posent mille questions sur l’existence, sur leurs racines, sur leur devenir.

Catabase nous mène au royaume des mort, vers nos origines et nos racines. Anabase nous tirent vers la lumière, l’espoir, la recherche d’un chemin de vie.

Les lumières magnifiques et subtiles de Léandre Gans et la musique électronique d’Hippolyte Leblanc qui accompagnent les jeunes actrices et acteurs, intensifient les émotions.

Simon Falguières nous offre une mise en scène minutieusement orchestrée, les 40 jeunes comédiennes et comédiens en herbe, évoluent avec naturel et aisance dans une chorégraphie d’ensemble remarquable, tous portent leurs paroles avec justesse et talent.

Un très beau spectacle poétique, éloquent et onirique.

Claudine Arrazat

_© Alona Zhuravel

Texte et mise en scène Simon Falguières / Collaboration artistique Louis de Villers / Avec Sonia Bonny et Lola Roy - comédiennes permanentes au Préau, Louis de Villers, treize adolescents de Vire et du bocage (Calvados), vingt-quatre élèves d’une classe de Terminale du  Lycée la Tournelle de Garenne-Colombes (Lycée professionnel - section numérique) (Hauts-de[1]Seine). / Lumières Léandre Gans / Création sonore Hippolyte Leblanc / Costumes Lucile Charvet et Lola Guillain / Accessoires Alice Delarue.

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© Geoffrey Posada Serguier

FILLE DE…             Texte et interprétation : Leïla Anis Mise en scène : Justine Bachelet   Un travail sur la mémoire et l’exil.  

Leïla Anis plusieurs années après son arrivée en France à l’âge de 15ans,  nous conte son histoire, un texte émouvant et délicat sur l’exil, sa condition de fille, son adaptation, sa lutte, son émancipation.

 « Leïla a 15 ans et demi lorsqu’elle quitte son Afrique de l’Est natale et atterrit dans une petite ville en France, en classe de 1ère. « Immigrée ? Non bien sûr que non » répond-elle aux autres « Je suis de passage, je rentre bientôt chez moi ». « Je goûte au mielleux délice de ce mensonge » dit-elle, « Touriste ! Quelle énorme idée ! Désormais, je suis la chanceuse, la fille qui se paie un petit détour par la France ! »

Tout commence par le départ précipité de Djibouti en 1999, avec sa mère et son petit frère, puis son arrivée au lycée où elle refuse le statut d’immigrée, la maladie terrible de son petit frère due au traumatisme du départ, la non soumission au père, le départ vers la grande ville, ses débuts dans le monde du théâtre…   

Sur le plateau la comédienne joue avec trois petites têtes de marionnettes représentant la mère, le petit frère et Leila, sur le sol on aperçoit  une petite voiture téléguidée qui leur permettra de quitter le pays… un joli théâtre d’objets. 

Leila Anis  nous bouleverse par la justesse de  mots simples : Pourquoi je pars ?  Qu’est-ce que je quitte ? Qui suis-je ?  Ça intéresse qui une Fille de l’entre-rien…

La mise en scène de Justine Bachelet est astucieuse et éloquente: sur un portant, de petits panneaux de bois sur lesquels sont écrites les phrases percutantes de son histoire, seront accrochés au fur à  mesure du déroulement du récit.

Est-ce que j’ai peur de me souvenir ? Peut-être un jour, on m’appellera pour me dire que tu es mort ? Pourquoi raconter que je suis étrangère partout?

La comédienne, autrice, Leïla Anis, est très émouvante, les larmes nous viennent aux yeux lorsque quittant  son petit frère malade pour aller vivre sa vie, celui-ci lui dit : “Chaque fois que tu joueras, tu me soigneras un petit peu”.

Retraverser son parcours, se souvenir, est un acte de réparation qui est indispensable pour se construire. 

Dans la salle les jeunes proches de l'age de la jeune fille du récit, ont été fort intéressés et se sont manifestés lors du bord de scène qui a eu lieu en posant mille questions auxquelles Leïla Anis a répondu avec grand intérêt.

Leïla Anis souhaite, en parallèle des établissements scolaires,  se rendre dans des centres sociaux, des associations et faire coexister fiction et réalité, mettre en lumière cette rencontre entre un témoignage intime et le réel des murs qui accueillent cette parole.

C’est un texte profond, généreux et bouleversant.

Claudine Arrazat

(c)Geoffrey Posada Serguier

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Tag(s) : #CDN de Vire, #festival jeunesse, #Critiques

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