Le navire night texte de Marguerite Duras Mise en scène de Frédéric Fage

Émouvant, Intimiste, Sensuel.

Marguerite Duras a écrit cette histoire bouleversante publiée en 1978 d’après une histoire vraie. A la fin de la deuxième guerre mondiale, des hommes et des femmes utilisés les lignes anonymes laissées par les allemands pour communiquer avec des inconnus et sortit de leur solitude.

Sur le plateau, baignés dans une lumière tamisée :

Côté jardin une femme vêtue de noir dont on distingue légèrement le visage sous une capeline, à ses côtes un téléphone posé sur piano noir.

Côté cour de grands voilages blancs gonflés par le vent devant lesquels, un jeune homme allongé sur un sofa semble songer, un téléphone est posé à ses côtés.

Une ambiance poudreuse, soyeuse nous envahie comme dans un songe

« Paris, au crépuscule. Dans la ville qui s’éteint un homme par désœuvrement, compose des numéros de téléphone non attribués dans l’espoir d’entendre enfin une voix de femme. C’est le début d’une histoire d’amour … »

Un homme et une femme se parlent toutes les nuits ,et ils ne se rencontreront jamais. Dans la vraie vie, ils ne se seraient jamais connus mais au téléphone, les barrières sociales tombent...

C’est troublant, le désir est là non assouvi et accentué chaque nuit…

Elle n'est pas là et pourtant elle est partout, sur le visage des passantes, dans les bruits de pas la nuit, mais surtout dans le sommeil qui ne vient pas !
Il n'est pas là et pourtant, presque chaque nuit, elle revenait vers lui.

Maroussia Henrich et Lorenzo Buttigieg ont la sensibilité à fleur de peau, ils nous entrainent avec brio dans ce récit. Nous sommes subjugués et envahis d’émotions. Les mots s’envolent et nous touchent en plein cœur.

La mise en scène de Frédéric Fage est merveilleusement rythmée, nous voguons de l’un à l’autre avec délicatesse, solupté et songerie.

La scénographie de Georges Vauraz est esthétique, poétique et nous plonge dans un univers romantique.

Les ombres et lumières de Denis Koransky et  la musique de Mathieu Rulquin jouée par Roland Conil intensifient les émotions.

Maroussia Henrich et Lorenzo Buttigieg nous chavirent et nous enthousiasme, c’est un vrai moment d’émotions et de bonheur.

Claudine Arrazat 

Balcon (Théâtre Du) 38, rue Guillaume Puy 84000 - Avignon

  du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet à  18h00