crédit Jef le Maout

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Puissant, Émouvant, Éloquent.

Dès 1914 Stefan Zweig écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien né en 1881, affiche son antimilitariste en publiant des lettres dans les journaux allemands. La montée d ’Hitler au pouvoir dans les années 30 provoque l’interdiction de ses œuvres. Pour continuer sa  lutte contre le nationalisme, il quitte définitivement son pays, s’exile à Londres puis en Amérique et afin au Brésil où il se donne la mort en le 22 février 1942.

Anne-Marie Storme lui fait honneur et s’interroge sur l’atemporalité de  La contrainte, texte  publié en 1920. Face à nos convictions, notre conscience et nos idéaux, que se passe-t-il quand tout est ébranlé par une autorité supérieure ? Quelle est la place de l’artiste dans ces années d’effondrement qui touchent  notre monde.

crédit Jef le Maout

Pendant la première guerre mondiale, un couple allemand antimilitariste se réfugie en Suisse. Bien que l’homme ait été reformé en temps de paix, une lettre arrive en provenance du consulat de Zurich, lui adjurant d’aller combattre pour son pays. Dés lors il va être soumis à une lutte profonde entre ses convictions, son devoir et les supplications de son épouse

« On peut appartenir à son peuple, mais quand les peuples sont devenus fous, on n’est pas obligé de l’être aussi. Tu as beau être déjà pour eux un chiffre, un numéro, un instrument, de la chair à canon, tu es encore un être vivant capable de refuser. »

crédit Jef le Maout

L’homme se rendra au consulat convaincu et voulant convaincre que ses peintures sont importantes, que son engagement pour combattre à la guerre n’est pas essentiel. Mais face à un interlocuteur pervers, il est perdu dans ses contradictions et ses questionnements. De retour chez lui, il opte pour le départ au désespoir de son épouse.

Sur son chemin, il croise un convoi de soldats mutilés, il reprend ses esprits et ses idées :

Désobéir à l’autorité bureaucratique.

Lutter contre la contrainte.

Rebrousser chemin et rentrer au foyer.

Ne pas partir tuer des hommes.

 

L’homme,interprété avec brio par Cedric Duhem, se perd dans ses tiraillements, ses doutes, son désarroi, la folie le frôle…

L’épouse incarnée par la talentueuse Annie Conti, s’acharne à le convaincre de rester, de refuser la soumission et la guerre, elle en vient à la colère du désespoir.

Les mots fusent et nous frappent en plein cœur lorsqu’une musique qui nous ébranle, retentit. Dans une chorégraphie violente aux pas de danse cadencés, le couple s’affronte, lutte, s’éloigne, se rapproche… L’horreur de la guerre, leur désespoir et leur amour jaillissent du plateau. Un moment fort et puissant.

crédit Jef le Maout

Stéphanie Chamot intensifie au son de sa musique électro rock l’angoisse et la tension qui habitent les personnages. Elle incarne de sa voix les pensées profondes de cet homme perdu et déboussolé.

La mise en scène d’Anne-Marie Storme magnifiquement orchestrée et  les lumières délicates de Jean-Marie Daleux  intensifient les émotions,

Les comédiens Anne Conti,  Stéphanie Chamot et  Cédric Duhem nous émeuvent et et nous transportent par la justesse de leur jeu et leur talent.

Claudine Arrazat

crédit Jef le Maout

Avec  Anne Conti    Stéphanie Chamot    Cédric Duhem  / Création musicale et chant ::Stéphanie Chamot  / Regard chorégraphique : Cyril Viallon / Création lumière et régie :  Jean-Marie Daleux

Production Théâtre de l’instant

Coproduction Centre Culturel François Mitterrand, Tergnier Soutiens Conseil régional Hauts-de-France, DRAC Hauts-de-France, résidence à la Compagnie Théâtre du Prisme, Antre 2 Université de Lille, La Virgule de Tourcoing, Centre transfrontalier de Création théâtrale, SPEDIDAM

À partir de 13 ans Durée 1h10

Festival d’Avignon off, La Bourse du Travail CGT, du 3 au 20 juillet 2024 à 16h, (relâches les 8 et 15).

Tag(s) : #Avignon 2024, #Critiques

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