Naïs    de marcel Pagnol   Mise en scène Thierry Harcourt  Adaptation Arthur  Cachia

Poétique, Chaleureux, Réjouissant.

Naïs fille du métayer Micolin est amoureuse de Frédéric fils du propriétaire. Micolin bourru et coléreux voit cela d’un mauvais œil... Mais n'oublions pas Toine, le bossu amoureux transi  de Naïs………L’été arrive, les jeunes amoureux se laissent aller à des plaisirs que leur condition sociale ne leur permet pas...

Marcel Pagnol s’est inspiré de la première histoire d’un recueil de nouvelles ‘Naïs Miscoulin’ d’Emile Zola qui nous conte  les mœurs françaises de la seconde partie du XIX éme siècle. Zola fait ressortir la brutalité et l’autorité du père de Naïs, la violence qui existe entre les exploitants et les exploités, la désinvolture et l’irrespect de Frederic le jeune maitre envers Naïs jolie et innocente amoureuse…. Zola a écrit une tragédie rurale.

Marcel Pagnol nous offre une histoire plus tendre imbibée du soleil de Provence et de poésie, les personnages sont plus humains, le jeune Fréderic est un gentil garçon et non un cavaleur, Toine est un bossu au grand cœur qui  fut interprété par Fernandel dans le film en 1945. 

Une jolie comédie romantique bienveillante qui fait du bien au cœur.

Les personnages sont attachants, parfois drolatiques mais toujours plein d’humanité

Le monologue de Toine interprété avec grand brio par Arthur Cachia est émouvant, poétique et généreux. C'est un petit bijou:

Un jour, un voisin, qui était très gentil, m'a dit : « Oh, le joli petit bossu ! » J'ai demandé à ma grand-mère : « Qu'est-ce que c'est, un bossu ? »  Alors elle m'a chanté une vieille chanson.

« Un rêve m'a dit une chose étrange, Un secret de Dieu qu'on n'a jamais su, Les petits bossus sont de petits anges, Qui cachent leurs ailes sous leurs pardessus. Voilà le secret des petits bossus... »     

 Les grand-mères, madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais, mais c'est fragile. Un matin, elle n'était plus là. Une bosse et une grand-mère, ça va très bien, on peut chanter. Mai, un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court.

Dans une mise en scène épurée et magnifiquement orchestrée, Thierry Harcourt transporte la nouvelle dans les années 70, années de contestation, de liberté, de luttes contre le patriarcal et les clivages sociaux. Nos deux jeunes gens prennent des libertés regardées avec de gros yeux avant les années 70...

Les comédiens Arthur Cachia  (Toine) / Kevin Coquard  (Frederic) / Clément Pellerin ou Simon Gabillet  ( Henri Vernier, le paysan l’ami) / Lydie Tison   (Madame Rostaing) / Marie Wauquier  (Naïs) / Patrick Zard’  (Micoulin) nous séduisent et nous transportent avec talent dans cette jolie histoire, nous sommes amusés et émus tout à la fois. Un petit plus pour Etienne Menard qui  incarne Micolin avec force et puissance qui nous nous enchante ainsi qu’ Arthur Cachiat bouleversant dans le rôle de Toine qui nous réjouit par la justesse de son jeu.

Nous sommes séduits par la poésie, la tendresse et l’humanité qui se dégagent de ce beau texte adapté avec brio par Arthur Cachia.

Claudine Arrazat

Musique Tazio Caputo / Lumières Thierry Harcourt / Costumes Françoise Berger Et Yamna Tison / Production Les Fautes De Frappe / Coproduction Black Bird Prod / Coréalisation  Théâtre Lucernaire

Théâtre du Lucernaire  41 rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris (88 m) / 18 rue Bréa, 75006 Paris (19    jusqu'au 30 juin 2024   18H30 du merc eu sam et 15H le dim

Dates de tournée à venir Contact de la compagnie : La Compagnie Les Fautes de Frappe - Arthur Cachia 06 77 96 40 78 lesfautesdefrappe@gmail.com

Festival d’Avignon 2024 au Théâtre de la Condition des Soies  du 3 au 21 juillet  relâche les 8, 15 juillet   13h40  1h15