Salina, les trois exils    Texte Laurent Gaudé   Mise en scène Bruno Bernardin et Khadija El Mahdi

Magnifique, Poignant, Bouleversant, Poétique

« Faire que des vies soient sauvées du néant parce qu’on les aura racontées » L.Gaudé

Après Sang Négrier de L.Gaudé (vu en 2019) , Khadija El Mahdi nous enchante et nous bouleverse avec Salina, les trois exils du même auteur.

Installés dans la cour du lycée, le soir tombe doucement, entre ombres et lumières, nous sommes transportés dans le désert, sur la place du village au sol jonché de sable, quelques rideaux suspendus, flottent aux vents et procurent un peu de fraicheur.

Vêtus dans de somptueux costumes ethniques, Bruno Bernardin, Khadija El Mahdi, Chantal Gallier, Célia Idir, Lahcen Razzougui et Giovanni Vitello vont nous conter avec grand talent l’histoire tragique de Salina, un magnifique conte « mythique ». Nous sommes embarqués dans une épopée puissante et captivante.

 

Malaka doit enterrer sa mère Salina dans la mystérieuse 'île cimetière'. Mais il doit tout d’abord conter la vie de celle-ci.

Salina fut abandonnée et déposée aux portes du village, elle fut recueillie par Mamambala puis mariée de force, brutalisée, humiliée et finalement bannie. Guidée par la vengeance et par l’amour qu’elle porte à son dernier fils, Salina devint cruelle…

Cette histoire détaillée avec de magnifiques tableaux vivants, va apparaitre sous nos yeux, nous émouvoir et nous fasciner.

Salina nous interroge sur le sort de nombreuses femmes qui aujourd’hui encore  sont soumisses au bon vouloir des hommes et n’ont point la liberté de leur corps et de leurs désirs.

La mise en scène de Bruno Bernardin et Khadija El Mahdi est rythmée avec minutie, les scénettes se succèdent avec aisance et dynamisme. Nous sommes emportés avec passion dans ce récit épique. Les mots nous transpercent le cœur, nous bouleversent et nous font frémir.

La scénographie est d’un grand esthétisme et nous mènent avec naturel au fin fond du désert. On ressent la chaleur, la sècheresse, c’est magique.

Un spectacle fabuleux, somptueux, bouleversant divinement interprété, un véritable moment de bonheur.

Claudine Arrazat

   

Mise en scène : Bruno Bernardin & Khadija El Mahdi  / Collaboration artistique : Judikaël

Loucif   / Création costumes et collaboration artistique à la scénographie: Judikaël Loucif  / Lumières : Geoffrey Dugas

Coproduction : Les Apicoles – Théâtre de Saint Maur– Théâtre des Deux Rives 

21H15 au 11 Avignon 11bd Raspail  relache 12/19/26

   
Tag(s) : #Avignon 2022, #Critiques

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :