Poétique, Captivant, Éloquent
Le Pain dur 1915 est la pièce centrale d’une trilogie, L’otage 1911, Le Père humilié 1920. Claudel nous brosse le dur portrait d’une famille Française, les Coûfontaine.
Dans Pain dur, nous sommes sous le règne de Louis-Philippe, c’est la conquête de l’Algérie, l’industrie prospère, de nouvelles lignes de chemin de fer sont créés.
Turelure arriviste capitaliste, ancien serviteur devenu préfet est maintenant un vieux monsieur défraichi mais toujours aussi tyrannique, manipulateur et cupide avec les siens. Il déteste son fils Louis dont les sentiments sont réciproques.
Sichel sa maitresse Juive dont le père est en affaire avec Turelure aimerait se libérer de cette emprise mais……
« je demande à m’arracher de ce ghetto …..et je n’espère qu’en moi-même, et je sais qu’il n’y a qu’une vie. Je suis une femme »
Louis officier lors la conquête de l’Algérie, a essayer de bâtir un domaine en ce pays et d’oublier sa filiation avec Turelure. Ce fut difficile, il a dû emprunter « dix mille francs » à sa jeune fiancée polonaise Lumîr.
Lumîr souhaite récupérer cet argent pour collaborer à la libération de son pays. Cet argent ne lui appartient pas.
L’intrigue va tournée autour de ces « Dix mille francs ». Turelure se retrouve confronté à trois protagonistes.
Sichel qui veut se libérer et vivre sa vie de femme.
Lumîr qui lutte pour l’indépendance de son pays.
Louis qui veut se faire une place au soleil dans cette nouvelle colonie Algérie.
La scénographie de Salomé Broussky est symbolique, en fond de plateau les portraits de Louis -Philippe ont remplacé un crucifie qui git au sol, à l’abandon contre le mur… la mise en scène est orchestrée avec minutie. Nous sommes captivés.
Les comédiens nous entrainent avec grand brio de par leurs talents dans cette conspiration assassine.
Marillou Aussilloux incarne avec grande justesse et subtilité Lumîr, elle nous enchante et nous émeut.
Etienne Galharague se fond dans le personnage de Louis indolent avec aisance et finesse.
Daniel Martin joue avec conviction Turelure impitoyable avec Louis et aguicheur avec Lumîr.
Sarah Jane Sauvegrain est une magnifique et agile Sichel qui nous réjouit.
Beau moment de théâtre.
Claudine Arrazat
Décor, costumes Salomé Broussky / Lumières Rémi Prin / Conception & construction du crucifix Thierry Grand / Coréalisation Les Nouveaux Déchargeurs / Compagnie La Grande Ourse
Production La Grande Ourse
Avec le soutien de l’ADAMI, d’Annayake, Malfroid chausseur, maison F.Pinet et Zedby
Bureau de production et de communication On s’en occupe - Corine Péron
Représentations LES DÉCHARGEURS 3, rue des Déchargeurs – 75001 PARIS
01 42 36 00 02
2 au 26 février, du mercredi au samedi à 21h