Nostalgie 2175 de Anja Hilling mise en scène Anne Monfort

Poétique, Onirique, Fascinant. Poignant.

Anja Hilling Née en Allemagne en 1975 est élue révélation de l’année par la revue Theater Heute en 2005. C’est une des plus brillante dramaturge de sa génération.

Elle fut reconnue internationalement par « Tristesse animal noir »  qui fut  mis en scène en 2013 par Stanislas Nordey et Anja Hilling.

A travers ses écrits poétiques et oniriques, elle nous conte la réalité d’un monde en perdition causé par irresponsabilité de notre société.

Anne Monfort nous fait découvrir Nostalgie 2175 œuvre de fiction faisant froid dans le dos au vu du dérèglement climatique que la nature commence à subir. C’est un texte fascinant, un peu mystérieux et très poétique.

« Leur danse aquatique.

La femme goutte.

Comme d’un nuage l’eau tombe

De ses vêtements

À travers ses doigts de pied dorés

De son menton tendu droit vers le lac »

Dans la pénombre, des feuilles mortes tapissent le plateau sur lequel des arbres desséchés essaient de survivent, des « troncs » d’arbres nus et lisses comme de la peau sont épars de ci de là, en fond de scène une petite maison aux murs lumineux et chatoyants donne une petite lueur d’espoir dans ce décor de fin du monde.

Nous sommes en 2102 la température terrestre atteint 60°C . Les femmes ne peuvent plus être fécondées naturellement et enfantent au risque de perdre la vie, les humains sortent vêtus de tenue de protection  contre cette chaleur intense, le soleil a disparu, la nature se meurt.

Au milieu de ce monde désespéré une histoire d’amour va fleurir.

En 2168, le jeune Tashko a eu la peau brulée suite à un viol où on lui avait arraché ses vêtements de protection. Il ne supporte donc plus d’être touché par qui que ce soit, aucun contact ne lui est  possible.

Poch entrepreneur spécialise en tapisserie sur peaux mortes sauve Tashko et l’embauche comme peintre, Tashko peindra à même des peaux humaines le monde perdu d’autrefois….

Pagona est une des rares femmes de la planète  à être enceinte de façon naturelle après avoir eu Poch pour amant.

Mais Pagona est amoureuse de Tashko…Tashko est amoureux de Pagona …

Dans ce monde perdu, Pagona décide de garder cet enfant et de lui conte son histoire à travers des mots plein de poésie, poésie qui adoucit l’hostilité et la violence de ce monde.

Au centre de ce conte noir, une lumière d’espoir :

L’art subsiste à travers les peintures de Tashko.

La vie continue grâce à Pagona.

La mise en scène d’Anne Monfort est orchestrée avec grande finesse et précision. Les dialogues crus et aigres décrivant ce monde au bord du gouffre  s’intercalent naturellement  avec les sonnets poétiques destinés au futur enfant.

Anne Monfort réussît avec grand brio à nous captiver . Notre imaginaire est transporté dans un monde onirique, poétique et parfois cauchemardesque. Les émotions sont fortes et  chamboulantes.

La musique parfois  brute parfois plus harmonieuse ainsi que la variations  des éclairages intensifient l’émotion et la profondeur du texte.

Les comédiens Mohand Azzoug (Taschko) et Jean-Baptiste Verquin (Posch) nous captivent et nous séduisent de par la justesse de leur jeu.

Judith Henry toute en sensibilité et en finesse nous bouleverse, nous émeut dans ce magnifique rôle de Pagona

Claudine Arrazat

Texte Anja Hilling Texte publié aux éditions Théâtrales,  éditeur et agent de l’autrice  Traduction Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti

Mise en scène Anne Monfort

Collaboration artistique Laure Bachelier-Mazon Avec Mohand Azzoug, Judith Henry et Jean[1]Baptiste Verquin

Scénographie et costumes Clémence Kazémi assistée de Vérane Kauffmann

Composition musicale originale IRCAM avec Núria Giménez-Comas

Création, régie lumières et régie générale Cécile Robin assistée d’Alexandre Schreiber

Régie son Guillaume Blanc

Assistanat à la mise en scène Julia Dreyfus dans le cadre du compagnonnage plateau

Administration, production et communication Coralie Basset et Nancy Abalo

Production et diffusion Florence Francisco et Gabrielle Baille Les Productions de la Seine

Relations presse Olivier Saksik - Elektronlibr

Calendrier

Du 18 au 20 janvier 2022 Centre Dramatique National de Besançon-Franche-Comté (25)

Du 25 au 28 janvier 2022 Théâtre de la Cité - CDN de Toulouse (31)

Le 1er février 2022 Les Scènes du Jura, Scène nationale à Dole (39)

Le 3 février 2022 L’Arc, Scène nationale du Creusot (71)

Les 15 et 16 mars 2022 Espace des Arts - Scène nationale de Chalon-sur-Saône (71)

Saison 2022/2023 Théâtre National de Strasbourg (67) - 9 représentation