©Jean-Louis Fernandez

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Très belle interprétation et mise en scène du roman de Marie Ndiaye.

Quelle épouvantable femme cette Madame Marchand !

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Madame Lemarchand qui se décrit comme une femme de gauche progressiste, décide coûte que coûte d’employer Hilda.

Elle demande donc à Franck le mari d’Hilda de lui « prêter sa femme ».

 

 

Celui-ci proteste quelque peu mais Madame Lemarchand est pleine d’arguments, elle est éloquente et persuasive.

Hilda aura pour tâche de s’occuper des enfants, de ranger la demeure, de s’éduquer à la politique comme Madame Lemarchand, d’apprendre à penser comme Madame Lemarchand, et pourquoi pas de devenir l’amie de Madame Lemarchand….

Madame Lemarchand n’a point l’intention d’exploiter Hilda mais de ne lui apporter que du bien, de la hausser de son rang.

Madame Lemarchand se transforme en vampire, en esclavagiste, c’est une ogresse qui dévore Hilda. La situation va devenir kafkaïenne.

Nous suivons avec attention et inquiétude la transformation et le bouleversement des personnages.

Hilda, Franck et Madame Lemarchand vont -ils survivre, emprisonnés dans ce tourbillon ahurissant ?

©Jean-Louis Fernandez

Nathalie Dessay est époustouflante, avec grande justesse et immense brio, elle incarne, la domination, la perversité, l’agressivité, la méchanceté mais aussi la détresse, la solitude et les défaillances de Madame Lemarchand. Quel talent !

Gauthier Baillot est impressionnant par son charisme, ses silences, ses regards, il interprète merveilleusement Franck. Bravo.

Lucile Jégou, joue avec talent Corinne (la sœur d’Hilda), elle se rebelle avec conviction et dignité et nous réjouit.

La mise en scène Elisabeth Chailloux intensifie les émotions.Chez Madame Lemarchand, l’appartement blanc, nu, sans chaleur reflète son cœur. Chez Hilda et Franck, la cuisine représente le lieu du partage, de la convivialité, de l’amour. Nous passons d'un univers à l'autre grâce à de  magnifiques panneaux coulissants blancs, c'est élégant et astucieux.

Très beau moment de théâtre.

Claudine Arrazat

DU 20 AU 30 OCTOBRE
les plateaux sauvages / FABRIQUE ARTISTIQUE ET CULTURELLE de la ville de paris / 5 rue des plâtrières, 75020 paris / lesplateauxsauvages.fr

Tag(s) : #Les plateaux sauvages, #Critiques

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