Éloquent, Bouillonnant, Emouvant.
La Nuit du 14, chez Léonie est une comédie dramatique et une fresque sociale sur la vie dans une maison close au début du XXe siècle. Elle dépeint l’asservissement des femmes, contraintes de vendre leur corps pour survivre. Les prostituées, maltraitées par tous, conservent malgré tout une force de vivre. Cette pièce rend hommage à ces femmes oubliées, solidaires et généreuses envers leurs semblables, luttant contre l’injustice du patriarcat, des féministes en devenir…
Louise, jeune femme un peu perdue, débarque chez Léonie. Elle découvre un monde dur, codé, où les filles vivent presque comme des prisonnières. Tout est contrôlé, réglé, mais derrière cette mécanique bien huilée, il y a de vraies femmes, pleines de contradictions et de rêves. Elles rient, se chamaillent, se soutiennent. Un incident vient bouleverser l’équilibre, la maison vacille. La police menace, et les filles doivent choisir : se taire ou s’unir.
Une mise en scène habitée et magnifiquement orchestrée nous plonge dans le quotidien, les déboires, les amours, les secrets et les rêves de ces femmes. À travers leurs mots, mais aussi à travers la danse, elles nous content leurs douleurs, leur résistance, leur colère, leurs espoirs et leurs désirs.
La chorégraphie de Lucile Künzli raconte plus que les mots : tout passe par le corps. C’est beau, pudique, érotique sans vulgarité, et très fort.
Les comédiennes sont formidables. Chacune donne à son personnage une profondeur, une histoire. Léonie, la patronne, est un personnage à part : dure, autoritaire, mais pleine d’humanité. Ariane Carmin, Agnès Chamak, Montaine Fregeai, Maroussia Henrich et Taos Sonzogni, nous émeuvent et nous enchantent par le naturel et la justesse de leur jeu.
N’oublions pas Julien Jacob, qui interprète avec talent le commissaire, le juge, l’amant repris de justice...
La scénographie aux couleurs chaudes, les dentelles et les soieries, les lumières tamisées, la musique, nous emportent avec brio dans cette maison de plaisir du siècle dernier.
Plus qu’un témoignage sur le passé, cette pièce nous parle de femmes, de liberté, d’oppression, mais surtout de force.
La Nuit du 14, chez Léonie est un spectacle puissant, sincère, profondément humain. À voir absolument.
Claudine Arrazat
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Festival Avignon 2025 du 5 au 26 juillet relâche les 8, 15, 22 juillet à 13h05 d :1h25 au Théâtre des Brunes
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