KTO TAM d’ Igor Mamlenkov Borisov - Mise en scène Kostya Novitskiy

Onirique, Poétique, Fantaisiste, Tendre.

Un petit bijou à mi-chemin entre conte, rêve éveillé et art clownesque. Un spectacle rare, hors du temps, qui emporte notre imaginaire dans une parenthèse tendre et délicate.

Il était une fois une famille qui vivait dans une maison en bois, avec des animaux, un jardin d'abeilles, des enfants qui couraient pieds nus et jouaient jour et nuit. Cependant, la vie est dure au village; ainsi, un jour la famille décide de partir à la recherche d'une vie meilleure en ville, mais ils oublient de prendre leur Domovoi (le lutin de la maison) avec eux. Tout commence dans cette  maisonnette  au cœur de la steppe sibérienne. Le silence s’est installé, la poussière a pris ses aises. Mais dans les recoins de cette solitude, Domovoi, esprit du foyer, figure venue des contes slaves veille.

Nous allons à la rencontre d’un clown bouleversant, à la gestuelle précise, inventive, burlesque, souvent désopilante, toujours émouvante.
Il ne parle pas, ou très peu. Il vit, joue, s’étonne, s’énerve, s’attendrit.
Les objets prennent vie à son contact, les souvenirs s’invitent. Il tente de préserver l’âme d’une maison vidée de ses rires, de ses vies, de sa chaleur humaine.

Il tape du pied sur les tuyaux en drum’n’bass, interroge les meubles, fait revivre le chien de la maison, s’amuse avec la poussière, rejoue les scènes disparues… Il demande constamment, dans le silence: “kto tam? ou en français qui est là?”.   C’est d’une grande poésie. On rit, on s’attendrit, on s’interroge aussi.

Chaque scénette raconte une absence, une attente, une tendresse refoulée.
Quel plaisir de retrouver un clown aussi juste, capable de faire rire d’un rien : une grimace, un soupir, une course après un objet récalcitrant. Il nous touche en plein cœur. Il cherche, maladroitement, désespérément, à maintenir vivante une maison qui s’effondre.

La scénographie, simple et évocatrice, laisse toute la place à l’imaginaire.
Domovoi est un moment suspendu, plein de poésie et d’amour.
Un spectacle tendre et fantaisiste, servi par un clown magistral.

Claudine Arrazat

Xavier Bouvier – Création / Igor Mamlenkov - Direction artistique / Danilo Gervasoni – Régie / Aline Aubert – Diffusion / Dominique Lhotte – Presse / Laura Pennisi – Costumes / Alexander Myalin – Scénographie / Luiz Murakami – Musique / Luna Scolari – Traduction / Igor Mamlenkov – Production / Anna Semenova - Photographie

Festival Avignon 2025

Théâtre La LUNA  10h D :1H  du 5 au 26 juillet  relâche les 9, 16, 23 juillet