© Jean Louis Fernandez

© Jean Louis Fernandez

Emouvant, Passionnant, Poignant.

C’est l’histoire de la création et des étapes de fabrication d’ une magnifique et fabuleuse robe de mariée qu’une princesse anglaise  commande à une maison de haute couture Française. Une fiction inspirée de la création de la robe de Lady Di.

Nous allons rencontrer les différents artisans qui vont travailler à la réalisation de cette merveille :  Abdul brodeur à Numbai, Thérèse dentelière  à Alençon, Marion première d’atelier d’une maison de haute couture à Paris. Un travail difficile et fatigant où chacun doit faire face aux violences liées à son travail et aux événements qui font parfois  basculer la vie.

Le secret est présent à toutes les étapes du travail qui durent plusieurs mois.

A Mumbai : Les brodeurs ne savent pas sur quoi ils travaillent, ni pour qui ils travaillent.

A Alençon : Pour  que le secret de la fabrication des dentelles ne fuite pas, les dentelières n’en connaissent pas toutes les étapes, rien n’est écrit, l’apprentissage des jeunes  se fait par  l’expérience et la connaissance des ainées.

A Paris : Pour garder le secret et ne point rencontrer les clientes, les ouvrières utilisent des escaliers dérobés.

«Cette culture du secret allait jusqu’à imposer de mélanger les chutes de tissu avec celles d’autres créations pour empêcher de remonter à la source de sa fabrication. »C.N.G

© Jean Louis Fernandez

Nous sommes dans l’atelier d’une grande maison de couture de Paris, les couturiers et couturières en blouses blanches circulent dans une vaste salle entre les mannequins de travail, les machines à coudre, les tables de coupe et les somptueuses étoffes. Une certaine effervescence règne, la maison va-t-elle être sélectionnée pour créer la robe de mariée de la princesse d’Angleterre?

La nouvelle tombe, la maison est choisie pour cette œuvre, pendant des mois les couturiers et coutrières, les brodeurs et les dentellières travailleront dans le plus grand secret, un travail extraordinaire, un savoir-faire exceptionnel réalisé par toutes ces petites mains inconnues qui restent dans l’ombre, ce sont des artistes passionnés.

Nous suivons la réalisation de cette robe exceptionnelle avec: Marion "la première" de l’atelier Parisien, Thérèse la dentelière et son apprentie  la jeune Amandine qui souhaite perpétuer ce magnifique métier à Alençon ainsi qu'avec cet exceptionnel brodeur Abdul à Mumbai.

Caroline Guiela Nguyen dévoile à travers ce récit, les conditions de vie et de travail difficiles pour nos protagonistes.

LACRIMA, Caroline Guiela Nguyen, 2024 © Jean Louis Fernandez

L’exploitation et le peu de reconnaissance du travail d’ Abdul en Inde où la plupart des brodeurs finissent par perdre la vue à cause des multitudes d’heures passées sur leur ouvrage.

Thérèse et ses dentelières passionnées pour leur art, ont parfois des problèmes de santé dues à la concentration et à la minutie de leur travail qui peut provoquer des mises en apnée.   

Marion, qui nous fascine par sa force et son courage, malgré ses soucis personnels et violents, elle se bat avec  conviction et puissance pour  mener à bien la réussite et l’aboutissement de cette commande exceptionnelle.

Caroline Guiela Nguyen intercale les récits intimes et émouvants des différents protagonistes qui élaborent par leur talent et leur travail la confection de la robe princière avec  la découverte  des différents métiers qui s’unissent pour créer une telle œuvre. Un texte généreux, bienveillant et passionnant.

© Jean Louis Fernandez

La mise en scène de Caroline Guiela Nguyen est orchestrée avec brio, dans une magnifique scénographie astucieuse de Alice Duchange,  les tableaux s'enchainent avec aisance nous faisant voyager de Paris à Alençon en passant par Mumbai.

Les comédiens Dan Artus, Dinah Bellity, Natasha Cashman, Charles Vinoth Irudhayaraj, Anaele Jan Kerguistel, Maud Le Grevellec, Liliane Lipau, Nanii, Rajarajeswari Parisot, Vasanth Selvam nous mènent avec dynamisme et conviction  de Paris à Numbai en passant par Alençon, ils nous émeuvent et nous ravissent par la justesse de leur jeu et leur talent.

Un spectacle magnifique qui ne peut vous laisser indifférents emplie de bonheur et de larmes.

Claudine Arrazat

 

 

© Jean Louis Fernandez

vidéo Nadia Bourgeois, Charles Schera, Fleur Sulmont et les voix de Louise Marcia Blévins, Béatrice Dedieu, David Geselson, Kathy Packianathan,Jessica Savage-Hanford

Traductions Nadia Bourgeois, Carl Holland, Rajarajeswari Parisot (langue des signes française, anglais, tamoul) / Collaboration artistique Paola Secret  / Costumes et pièces couture Benjamin Moreau / Musique Jean-Baptiste Cognet, Teddy Gauliat-Pitois, Antoine Richard  /   Son Antoine Richard en collaboration avecThibaut Farineau / Lumière Mathilde Chamoux, Jérémie Papin / Vidéo Jérémie Scheidler / Motion Design Marina Masquelier / Coiffure, postiches et maquillage Émilie Vuez / Casting Lola Diane / Consultation artistique Juliette Alexandre, Noémie de Lapparent / Musiques enregistrées Quatuor Adastra – quatuor à cordes / Traduction en anglais pour le surtitrage Panthéa / Assistanat à la mise en scène Iris Baldoureaux-Fredon / Assistanat à la dramaturgie Louison Ryser, Tristan Schinz, Hugo Soubise / Régie générale Stéphane Descombes, Xavier Lazarini / Régie plateau Fabrice Henches / Régie vidéo Jérémie Scheidler, Philippe Suss (en alternance) / Régie lumière Mathilde Chamoux, Thibault D’Aubert (en alternance) / Régie son Julien Feryn / Habillage Bénédicte Foki

Production Théâtre national de Strasbourg

Festival Avignon2024     Gymnase du lycée Aubanel  DU  1 au 11 juillet 

Tag(s) : #Avignon 2024, #Critiques, #IN

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