Catarina et la beauté de tuer des fascistes Texte et mise en scène Tiago Rodrigues

Percutant, Fort, Captivant.

Qui sont donc ces fascistes qui reprennent le pouvoir dans bon nombre de pays ? Le fasciste que Catarina doit fusiller va vous en parler et vous faire trembler.

Aujourd’hui, le 19 mai 2028 dans le sud du Portugal, une famille est réunie, ils se nomment tous Catarina aujourd’hui et se préparent à déguster un plat de fête, « des pieds de cochon ». C’est le jour où Catarina, jeune fille de la famille, doit fusiller son premier fasciste. Ils se restaurent, chantent, dansent.

Un peu plus loin un homme est assis seul, c’est le fasciste.

Mais que se passe-t-il dans cette famille ? Quel est donc ce rituel ?

Le 19mai 1954, sous le régime du dictateur Salazar, Catarina Eufémia en compagnie de la grand-mère de la famille, aujourd'hui toutes deux disparues, manifestaient pour avoir un solde digne de leur travail. Elles prenaient de grands risques car la révolte était interdite.

Un lieutenant gifla Catarina, la fit tombée sur le sol puis lorsqu’elle se releva  en serrant son enfant dans les bras,  la fusilla de trois balles dans le dos.

Aux cotés du lieutenant était un soldat qui ne fit rien pour défendre Catarina, ce soldat était l’époux de la grand-mère, le soir même , elle le fusilla à son tour et l’enterra sous un chêne liège.

Non point pour le mal qu’il avait fait mais pour le bien qu’il n’a pas fait.

A la demande testamentaire de la grand-mère, tous les 19 mai, un des membres de la famille doit  tuer un fasciste et l'enterrer sous un chêne liège.. 

N’hésite jamais à faire le mal pour pratiquer le bien leur a inculqué leur aïeule.

Mais Catarina aujourd'hui est devant un dilemme:

Doit-on combattre le mal par le mal ?

Tuer un fasciste n’abolira pas le fascisme.

A-t-on bien compris le message de l’aïeule ?

La famille se déchire et le drame arrive…. Le fasciste va-t-il  retrouver sa liberté?

La scénographie de F. Ribeiro  est astucieuse et harmonieuse, de grands panneaux de bois mobiles transforment l’espace avec élégance. La maison traditionnelle devient ce jardin cimetière où reposent les fascistes sous les chênes lièges.

Les costumes traditionnels de José António Tenente, les lumières de Nuno Meira nuancées intensifient les émotions.

La mise en  scène de Tiago Rodrigues est  minutieusement orchestrée, les scénettes s'enchainent avec aisances et dynamisme, son  texte  est parsemé d’humour noir et de poésie mais  il devient insoutenable lors du discours du fasciste. 

Les spectateurs ne peuvent plus supporter de telles horreurs, les insultes fusent, les boules de papiers sont jetées au visage du comédien.

Le public est-il suffisamment révolté contre le fascisme ?

Les comédiens António Afonso Parra, António Fonseca, Beatriz Maia, Carolina Passos Sousa, Isabel Abreu, Marco Mendonça , Rui M. Silva jouent avec justesse et talent. Un petit plus au courage de Romeu  Costa qui risque de se faire étriper par le public.

Bravo Tiago Rodrigues. Quel beau manifeste contre le fascisme.

Claudine Arrazat

Texte et mise en scène Tiago Rodrigues / Scénographie F. Ribeiro / Lumières Nuno Meira / Adaptation Lumières pour les Bouffes du Nord Rui Monteiro / Costumes José António Tenente / Création et design sonore, musique originale Pedro Costa / Chef de chœur, arrangement vocal João Henriques / Conseillers en chorégraphie Sofia Dias, Vítor Roriz / Conseiller technique en armes David Chan Cordeiro / Assistante mise en scène Margarida Bak Gordon
Traduction Thomas Resendes (Français) / Surtitrages Patrícia Pimentel / Collaboration artistique Magda Bizarro
Teatro Nacional D. Maria II /Régisseur plateau André Pato / Directeur technique Rui Simão
Régisseur lumière Feliciano Branco /Régisseur son João Pratas / Machiniste Paulo Brito / Production exécutive Pedro Pestana, Rita Forjaz

Du 7 au 30 octobre 2022 Du mardi au samedi à 21h   Matinées les dimanches à 17h

Contact presse Opus 64Valérie Samuel et Christophe Hellouin01 40 26 77 94 - c.hellouin@opus64.com / www.opus64.com