L’Étrangère  Adaptation librement inspirée de L’Étranger d’Albert Camus  Adaptation et mise en scène Jean-Baptiste Barbuscia. A travers le regard du personnage de Marie Cardona.

Jean-Baptiste Barduscia  auteur, metteur en scène, artiste associé au Théâtre du Balcon a une relation particulière avec l’Etranger. Ce roman fut prétexte à la rencontre d’une  professeure de français qui lui transmit sa passion pour les grands textes.

L’étrangère vu par  le regard de Marie Cardona, est avant tout une pièce sur la transmission : c’est la rencontre entre une élève et son professeur à travers une recherche liée aux questionnements que soulève le personnage insolite "Meursault"  de  L’Etranger.

Nous sommes dans une salle de classe, un professeur un peu désabusé attend patiemment ses élèves, il note au tableau le sujet : L’Etranger.

Une seule élève vient assister au cours, le professeur est prêt à plier bagage mais Marie quelque peu intrépide, persuade ledit professeur à se lancer dans une quête de la vérité autour de l’énigmatique et troublant Meursault à travers les personnages secondaires qui l’entourent. Marie va tenter de défendre ceux qui ne peuvent le faire eux même.

Marie « Marion Bajot » interprète l’élève ainsi que le personnage de Marie Cardona la maitresse de Meursault à qui elle donnera plus d’ampleur  trouvant que Camus a un peu négligé son rôle, elle glisse d'une Marie à l'autre avec aisance et persuasion. Le professeur « Fabrice Lebert » incarne avec conviction et talent les différents personnages du roman : Raymond Sintés voisin, proxénète, Salamano et son chien, le concierge de l’asile, l’avocat…. 

Dans cette réécriture, l’enquête est menée avec dynamisme et passion. Sur le tableau noir, les noms des différents protagonistes de l’histoire s’affichent, le professeur et l’élève nous mènent de façon surprenante et parfois déroutante dans cette enquête qui se construit peu à peu comme un puzzle.

La mise en scène est vivante et magnifiquement orchestrée. La scénographie est d'une belle créativité, par enchantement le cadavre de l’Arabe assassiné apparait sur la plage ensoleillée. Le jeu d’ombre et de lumière de Sébastien Lebert et arrangement musical de Benjamin Landrin amplifient les émotions.

L’issue de cette réécriture est symbolique et optimiste, je vous en laisse la surprise.

Claudine Arrazat

Avec : Marion Bajot, Fabrice Lebert

Création  au Théâtre du Balcon 38 rue Guillaume Puy, 84000 AVIGNON du 29 mars au 6 avril 2025

 Festival d’Avignon du 5au 26 juillet 2025 13H30