Photos de Yalla copyright Yves Poey

Photos de Yalla copyright Yves Poey

Puissant, Bouleversant, Poétique, Percutant.

Sonia Ristic est auteure, metteure en scène, comédienne et romancière. Née en 1972 à Belgrade, elle a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique, et vit à Paris depuis 1991.
Elle travaille comme comédienne, intervenante en ateliers (en ZEP, mais aussi dans l’humanitaire).

Yalla !- "On y va !" ou "Allons y !", s'utilise pour marquer l'empressement, aussi bien en arabe du Proche-Orient qu'en hébreu.

Sonia Ristic évoque le conflit Israélo-Palestinien sous forme de bilogue en donnant la parole à une soldate Israélienne et à un jeune garçon Palestinien.

En résidence d’écriture à Beyrouth en 2011, de jeunes élèves lui content les évènements catastrophiques et sanglants qui ont eu lieu lors de la commémoration de la Nakba, le 15 mai 2011. Des Palestiniens de tous âges, réfugiés dans les camps au Liban ont manifesté muni de drapeaux et de pierres à la frontière libano israélienne, l’armée israélienne a tiré, il y a eu une douzaine de morts et plusieurs centaines de blessés. De ces témoignages que Yalla est né.

Copyright Deborah Banoun

Dans la salle de théâtre, une grande table autour de laquelle nous nous installons évoque la frontière libano israélienne. Dans la pénombre apparait une jeune soldate vêtue d’un gilet pare-balle, de l’autre côté de la frontière un jeune adolescent palestinien une pierre dans la main. Tous deux s’observent avec violence et insistance  dans un profond  silence, c’est un moment fort et puissant.

Un bilogue va s’établir, ils se parlent mais ne s’entendent pas, ne se répondent pas, chacun dans sa souffrance et ses convictions. Tous deux avec son histoire, ses racines, ses croyances, sa vérité et sa sincérité revendiquent ce bout  terre. Va-t-il jeter la pierre ? Va-t-elle tirée une balle ?

Deux enfants innocents aux prises avec l’atrocité des hommes et de la guerre. Un texte puissant, bouleversant mais plein de poésie, un texte qui ne condamne ni ne juge,  qui ne prends aucun parti et nous laisse libre-arbitre devant l’horreur et l’absurdité du monde.      

"Finiront ils par se rencontrer au-delà du silence qu’impose ce no mans land, cette terre à personne..."

Photos de Yalla copyright Yves Poey

Les dernières lignes donnent une lueur d’espoir

« Je ne peux rien, à part me souvenir, retrouver les mots, pendant qu'ils courent les tarés, que les pierres volent, que les balles sifflent, me souvenir des mots qui sont restés, même après Dieu égaré, me souvenir et réciter le Kaddish, pour toi, pour moi, pour tes frères et les miens, pour les morts et ceux qui vivent, pour que demain soit différent. »

 

Photos de Yalla copyright Yves Poey

La mise en scène de Deborah Banoun accentue l’inconfort de notre situation vis-à-vis de ce conflit, nous sommes sur la frontière, devons nous choisir notre camp et être partie prenante ou simples témoins s’offusquant de  l’horreur de la guerre en espérant sa fin?

La création lumière de Pierre Peyronnet accentue les émotions.

 

Les comédiens Pauline Étienne et  Mohamed Belhadjine sont excellents, ils nous captivent et nous bouleversent par la justesse et l'authenticité de leur jeu. Bravo

Un spectacle puissant qui prête à réfléchir sur les conflits qui envahissent notre monde.

Claudine Arrazat

Copyright Deborah Banoun

 

Vu à Colombes le 31/03

 

Théâtre La Reine Blanche 2 bis Passage Ruelle - 75018 Paris

Vendredi 4 avril → 21h00 /  Dimanche 6 avril → 18h00 /  Mercredi 9 avril → 21h00 /  Vendredi 11 avril → 21h00 /  Dimanche 13 avril → 18h00 /  Mercredi 16 avril → 21h00 /  Vendredi 18 avril → 21h00 /  Dimanche 20 avril → 18h00


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Tag(s) : #Th de la Reine Blanche, #Critiques

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