Puissant, Poignant, Eloquent.
Un spectacle en français, yiddish, anglais, allemand, ladino, espagnol, russe, hébreu et arabe (surtitré en anglais et français).Trois musiciens, quatre chanteuses et sept comédiens : français, israéliens et palestiniens.
« C’est une métaphore sur les vagues de racisme, d’antisémitisme et le besoin d’un sauveur : le golem. C’est aussi une métaphore sur notre relation avec la science, ce golem qui pourrait aider l’humanité à progresser. » A.G
Le Golem
Au XVIe siècle, à Prague, le banquier juif Eliezer Polner est accusé à tort par le comte Jan Bratislawski à qui il a refusé un prêt, d'avoir sacrifié sa fille au cours d'un meurtre rituel, le rabbin Leib veut lui venir en aide. Il reçoit la visite d’un mystérieux inconnu qui lui donne le pouvoir de créer un géant d'argile doué de vie: le golem. Ce golem doit lui obéir et innocenté Eliezer. Mais, la créature échappe à son concepteur et devient dangereux. Rabbi Leib doit à tout prix trouver un moyen de lui ôter la vie.
À l’origine, le mot « Emet » (vérité) était écrit sur le front du Golem et lorsqu’on effaçait le premier « e », le mot devenait « Met », la mort.
« Et là, il y a toujours deux versions de la fin de l’histoire. Le mythe propose toujours ces deux versions, sans jamais indiquer la solution / Dans l’une… le rabbin parvient finalement à retirer le mot « Emet » qui signifie « vérité ». / Mais il ne réussit à retirer que le « e », ce qui laisse « Met », « mort » dans la bouche du Golem. / Et le Golem s’écroule et le tue dans sa chute. / Dans la version B, le rabbin parvient à retirer tout le mot et à calmer le Golem » A.G
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Un Patchwork impressionnant.
Amos Gitaï s’inspire de divers écrit d’Isaac Bashevis Singer (Le golem), de Joseph Roth (Juifs en errance), Léon Poliakov (Histoire de l’antisémitisme), et Lamed Shapiro ( Le Baiser, La Croix ), il y intègre des extraits de ses films (Naissance d’un Golem, 1991, Golem. L’esprit de l’exil, 1992 et Golem. Le jardin pétrifié, 1993). Le théâtre, le chant et la musique traditionnelle, la vidéo, s’entrecroisent pour nous offrir un spectacle puissant, poignant et bouleversant.
Une scénographie époustouflante.
La magnifique voix de Marie Picaut nous accueille au son de sa harpe, puis des extraits de films d’ Amos Gitaï en noir et blanc évoquant les heures dramatiques du peuple juif sont projetés un long moment. Tout à coup des quantités de vêtements tombent du ciel et se déversent sur le sol, un peuple de miséreux envahit le plateau et cherchent à se vêtir de ses hardes…
Micha Lescot avec son talent et sa gestuelle hors du commun évoque la persécution des juifs en Europe de l’Est.
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Plus tard Irène Jacob va nous conter l’histoire du Golem, ce géant de glaise prendra naissance sur scène lors de l’accusation d’un rabbin accusé d’avoir enlevé et tué la fille d’un chrétien pour boire son sang. Prendra-t-il sa défense ?
Des intérieurs de maisons détruites apparaissent sur scène, suspendues et éclairées par des lumières rougeoyantes. Les meubles s'installent sur le plateau puis disparaissent manœuvrés par les tringles. Des fantômes de Golem errent au milieu des stèles dans un immense incendie. C’est bouleversant et saisissant.
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Les comédiens : Bahira Ablassi, Amos Gitaï, Irène Jacob, Micha Lescot, Laurent Naouri, Menashe Noy, Minas Qarawany, Anne-Laure Séglat, les musiciens : Alexey Kochetkov au violon et synthés, Kioomars Musayyebi au santour, Florian Pichlbauer au piano et les chanteuses Dima Bawab, Zoé Fouray, Sophie Leleu, voix et harpe et Marie Picaut nous transportent avec grand talent, justesse et profondeur dans ce patchwork émotionnel de témoignages et d’histoires qui nous interpelle face à nos interrogations sur le monde contemporains er sur le sort des minorités.
« Je dédie cette histoire aux persécutés, aux opprimés partout dans le monde, jeunes et vieux, juifs et gentils, dans l’espoir fou que le temps des accusations injustes et des décrets iniques viendra un jour à sa fin. » I.BS au sujet de son livre Le golem
Claudine Arrazat
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Recherche Rivka Markovitski Gitaï / Assistanat à la mise en scène Céline Bodis, Anat Golan, Kelly Claudette / Lumières Jean Kalman assisté de Juliette de Charnacé / Son Éric Neveux / Scénographie Amos Gitaï assisté de Sara Arneberg Gitaï / Coiffures et maquillage Cécile Kretschmar / Costumes Fanny Brouste assistée d’Isabelle Flosi / Patine costumes Emmanuelle Sanvoisin / Vidéo Laurent Truchot / Conseiller musical et chef de chœur Richard Wilberforce / Préparation et régie surtitres Katharina Bader / Conseiller et coach yiddish Shahar Fineberg / Fabrication des accessoires, costumes et décor ateliers de La Colline
Théâtre de La Colline 15, rue Malte-Brun - Paris 20e
Spectacle en français, yiddish, allemand, anglais, arabe, espagnol, hébreu, ladino, russe surtitré en anglais et en français durée estimée 2 h 15
du 4 mars au 3 avril 2025 au Grand théâtre du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30 relâche dimanche 9 mars.