Photo: Fabienne Rappeneau

Photo: Fabienne Rappeneau

Emouvant, Romantique,  Attrayant.  

Nous sommes en 1970, un jeune journaliste "François Nambot", vient interviewer Arletty "Béatrice Costantini" à son domicile sur les relations amoureuses qu’elle a entretenues  pendant la seconde guerre mondiale avec Hans Jürgen Soerhring officier, diplomate et écrivain allemand, membre de la Luftwaffe  et décède en 1960.

Aujourd’hui Arletty a 72ans, sa vue baisse mais ses souvenirs et son amour pour son bel officiel sont toujours là bien vivants.

C’est en 1941, lors d’un concert parisien au milieu de la société mondaine que lui fut présenté Hans Jürgen Soehring  assesseur au tribunal militaire de la Luftwaffe en zone occupée.  

« Je fis la connaissance d’un jeune homme singulièrement beau et d’une parfaite indifférence qui devait bouleverser ma vie ».

Arletty a 42ans, elle est à l’apogée de sa carrière, Hans a 32ans, malgré leurs situations difficiles « d’occupant et d’occupée », ils vécurent une histoire d’amour passionnelle ignorant l’opinion publique et les interdits. Ils eurent une correspondance épistolaire enflammée, bouillonnante et passionnée que nous allons découvrir. La dernière lettre retrouvée, signée de la main d’Arletty est datée du 10 juillet 1949.

« Je te vois, tu sais ! et je ris de tous ces pitres puisqu’envers et contre tout je t’aime, simplement. »

En 1946, le comité d’épuration la condamne, elle a interdiction de travailler pendant 3ans.

photo Fabienne Rappeneau

Sur le plateau, dans un décor raffiné, cet entretien ne commence pas dans la plus sereine des ambiances. Arletty est furieuse contre ce journaliste ambitieux, Samuel, qui n’a pas hésité  à forcer la porte de son sobre et élégant salon pour quelques curiosités qu’elle estime malvenues. Mais Samuel sait se montrer fin psychologue et au fil du temps nous découvrirons, à travers la lecture de sa correspondance avec Hans, une femme éprise de liberté, parfois profonde et grave puis pleine d’humour et de légèreté mais avant tout une amoureuse de la vie qui a eu le bonheur de vivre une passionnante histoire d’amour.

Le texte de Jean-luc Voulfow inspiré d’« Hélas je t’aime » de Denis Demonpion, édité au Le Cherche Midi  (450 lettres échangées entre l'actrice française et un ancien magistrat allemand devenu officier SS durant l'Occupation), est fin et magnifiquement écrit, la mise en scène de François Nambot est orchestrée avec minutie.

Béatrice Costantini élégamment vêtue, incarne avec justesse et talent Arletty. Elle nous émeut et nous chavire.

François Nambot interprète avec brio ce jeune et audacieux journaliste.

Une pièce qui nous honore Arletty, un hymne à la liberté et à l’amour.

Claudine Arrazat.

 

 

 

 

Dates : les jeudis, vendredis970 et samedis du 3 octobre au 28 décembre 2024

Horaires : 19h

Lieu : Théâtre des Mathurins

Durée : 1h10

Genre : Théâtre contemporain

 

 

Tag(s) : #Th des MATHURINS, #Critiques

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