Crédit / Copyright : © Fabienne Rappeneau

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Réjouissant, Pétulant, Harmonieux.

Géraldine Martineau nous transporte avec grand talent  dans la vie de cette fabuleuse artiste aux multiples facettes que fut Sarah Bernhardt (1844-1923).

Connue par le grand public comme l’icône du théâtre du début du siècle, Sarah Bernhardt fut également artiste peintre, sculptrice et auteure, nous avons pu découvrir ses œuvres remarquables et surprenantes au Petit Palais l’an dernier lors de l'exposition pour fêter le centenaire de sa disparition. Ce fut une femme engagée et généreuse qui en 1870 pendant le siège de Paris au théâtre de l’Odéon transformé en hôpital, se dévoua ainsi que d’autres comédiennes pour soigner les blessés, plus tard en 1915 suite à l'amputation de sa jambe,  elle partie au front  en chaise à porteur pour soutenir les soldats.

Crédit / Copyright : © Fabienne Rappeneau

Sarah Bernhardt  fut une femme exceptionnelle au caractère bien trempé aspirant dès son plus jeune âge à l’indépendance et à la liberté de ses choix. Elle a fasciné ses contemporains, parcourus les cinq continents et conquis l’Amérique  en déclamant les alexandrins de Racine (Phèdre).

Nous partons à la rencontre de Sarah Bernhardt et de sa vie tumultueuse en compagnie d'Estelle Meyer qui l'incarne avec grand talent, entourée d’une troupe de 10 comédiens interprétant avec brio 35 rôles, une très belle performance.

Crédit / Copyright : © Fabienne Rappeneau

Le texte de Géraldine Martineau nous mène de la prime jeunesse de Sarah Bernhardt au couvent de Grand-Champs à Versailles,  jusqu’au  26  mars 1923 où elle rendit son dernier souffle dans les bras de son fils Maurice. Nous la retrouvons entre autres: 

*Au conservatoire, à l’ Odéon,  à la Comédie Française.

*Auprès de Victor Hugo qui la nomma ‘la voix d’or’ ou la ’ Divine’ et lui confia le rôle de la reine d’Espagne dans Ruy Blas.

*Dormant dans un cercueil pour faire comme sa jeune sœur défunte.

*Auprès de Sacha Guitry pour les débuts du cinéma. 

Un cheminement  riche en événements et en surprises.

Magnifique portrait d’une femme engagée, flamboyante, infatigable qui n’hésita pas à défendre Dreyfus, à soutenir Louise Michel... Une femme extravagante, pleine d’humour et avant-gardiste qui s’autorisa à jouer des rôles masculins en 1900 (l’Aiglon dans son théâtre: Le théâtre des Nations qui fut nommé plus tard le théâtre Sarah Bernhardt). Une artiste reconnue et vénérée qui fut pour Cocteau ‘un monstre sacré’ et qui eut un enterrement digne d’un homme d’état.

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La mise en scène de Géraldine Martineau est minutieusement orchestrée, les tableaux d’une belle esthétique s’enchainent avec aisance et joyeuseté, les comédiens glissent avec naturel d’un rôle à l’autre, le tout est mené d’une main de maitre.

La scénographie de Salma Bordes et la création costumes de Cindy Lombardi réjouissent nos yeux.

La création lumière de Bertrand Couderc ainsi que la création musicale  de  Simon Dalmais  et Estelle Meyer,  jouée en live par Florence Hennequin au Violoncelle et Bastien Dollinger au piano et clarinette, intensifient les émotions.

Les comédiens sont excellents : Marie-Christine Letort  (Mademoiselle Nathalie / L'homme-clown / Abrams), Isabelle Gardien (Madame Guérard / La mère supérieure), Priscilla Bescond (Régina / Virginie/ Marie Colombier / la femme fée / Une technicienne de cinéma), Blanche Leleu (Jeanne / Hélène / Mademoiselle Baretta / George Sand / Le chirurgien / Une technicienne de cinéma), Sylvain Dieuaide (Maurice/ Le Duc de Morny/ Bressant/ Le Prince de Lygne), Antoine Cholet (Jarrett/ Le soldat/ Comte de Kératry / Got/ Chilly/ Pierre/ L’accessoiriste), Adrien Melin (Régis/ Perrin / Victor Hugo / Damala/ Edmond Rostand/ Le caméraman),  une grande complicité règne entre eux, ils nous réjouissent et nous enchantent entourant  Estelle Meyer au timbre de voix étonnant et profond  qui rend hommage à Sarah Bernhardt : ‘la voix d’or’ et nous  séduit par la justesse de son jeu.

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Un beau moment de théâtre qui nous transporte à une époque où le théâtre était un divertissent populaire  qui faisait grand bruit car  le cinéma montrait encore bien timidement son nez.

Juste un petit regret, les  multiples talents de Sarah Bernhardt auteure, peintre et sculptrice accomplie ont été un peu oubliés.

Merci et bravo à tous

Claudine Arrazat

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Collaboration artistique :    Sylvain Dieuaide  / Scénographie : Salma Bordes / Création costumes : Cindy Lombardi / Création lumière/vidéo : Bertrand Couderc / Chorégraphe : Caroline Marcadé / Perruquière : Judith Scotto / Composition musicale : Simon Dalmais Et Estelle Meyer / Création sonore : Antoine Reibre / Assistante m.e.s. : Elizabeth Calleo

Théâtre du Palais-Royal : 38 Rue De Montpensier, 75001 Paris

Du 27 août au 31 décembre 2024 du mardi au samedi à 20h30 jusqu’au 6 octobre puis en alternance avec la pièce Edmond à partir du 8 octobre

Durée : 1h45  Âge : Tout Public

Infos / Resa : 01 42 97 40 00 / Resa@Theatrepalaisroyal.Com /www.theatrepalaisroyal.com

Tag(s) : #Th du Palais Royal, #Critiques

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