©Marie Clauzade

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Poétique, Bouleversant, Puissant.

Nous sommes le 1 septembre 2020, il y a 100 ans, le 1er septembre 1920, le haut-commissaire français, le général Henri Gouraud, proclame la naissance du « Grand-Liban ».

Emmanuel Macron est en visite au Liban pour fêter le centenaire du ‘Grand Liban’, l’ancien premier ministre libanais, démissionnaire suite à l’insurrection populaire de 2019, est reconduit dans ses fonctions…

Quatre amis d’enfances se retrouvent au milieu des ruines dues à l’explosion meurtrière  qui a eu lieu le 4 aout de cette même année  dans le port de Beyrouth.  Tous les soirs autour de ces ruines les parents de victimes se réunissent. Nos quatre quadragénaires viennent en pèlerinage sur ce lieu qui a été leur terrain de jeu dans leur enfance et qui demain sera déblayé et effacé peu à peu des mémoires. Ils décident de s’opposer par leur présence physique à la destruction d’un site qui représente leur patrimoine intime. Nous ressentons leur tristesse, leurs révoltes , leurs déceptions.

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Ils  s’interrogent, se remémorent des souvenirs de jeunesse, remontent dans les années 90, nous parler de leurs espoirs et des promesses de reconstruction du pays à la fin de la guerre civile. Qu’est donc devenu leur pays ?

Depuis leur plus jeune enfance, ils n’ont jamais connu une année de paix, sans violence et drames nationaux.  Comment grandir avec cela ?

Tous les quatre sont  comédiens, ils viennent de jouer 'Des Prétendants à La Couronne’  d’Henrik Ibsen. "Henrik Ibsen raconte la rivalité dans la Norvège du XIII siècle de deux hommes qui s’affrontent pour le pouvoir", une pièce crée en 1863 qui se conclut par la paix et par la création d’une nation à partir de clans hétérogènes. Chrystèle Khodr met en miroir ce texte et l'espoir tant attendu et déçu par la création du Grand Liban en1920.

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Les comédiens, Élie Noujeim, Tarek Yaacoub, Rodrigue Sleiman, Roy Di évoluent avec grand talent dans la pénombre au milieu des décombres, ils nous captivent et nous bouleversent. La scénographie et la création lumière de Nadim Deaibes nous transportent en ces lieux dans un pays de cendres et de douleur. La composition sonore de Ziad Moukazel intensifie les émotions. Le texte de Chrystèle Khodr profond, émouvant,  riche  de poésie et de silences profonds mais aussi  empreint de douces ironies, nous conte les violences et les aberrations de son pays, la difficulté de se construire, l’impossibilité de vivre en paix .

Claudine Arrazat

 

 

 

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Scénographie et lumières de Nadim Deaibes
Composition sonore de Ziad Moukarzel
Assistant à la mise en scène – Walid Saliba

Ce projet est lauréat de l’Ibsen Scope 2019
création 19 octobre 2023 au Théâtre des Célestins – dans le cadre du festival Sens Interdits
Reprise du 2 au 8 mai 2024 à la MC93

Tag(s) : #MC 93, #Critiques

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