Welfare, Julie Deliquet © Louise Quignon

Welfare, Julie Deliquet © Louise Quignon

« Moi j’aime regarder les gens, j’aime réfléchir à tout ce que je vois. »                                                                                                                Frederick Wiseman

Après :Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman à la comédie françaises en 2019, Huit heures ne font s un jour de Rainer Fassbinder en 2021 au TGP et Un conte de Noél d’Arnaud Desplechin en 2020, Julie Déliquet adapte un documentaire de Frederick Wiseman tourné au début des années 70 dans un centre social à New york.

Sous nos yeux se déroule une comédie humaine  tragique  et bouleversante.

Sur le plateau des hommes démontent un dortoir destiné la nuit à recueillir les sans logis, apparait alors un grand gymnase.  Dans cet espace un peu froid et austère le centre social s'installe, côté jardin des paniers de basket, côté cour des gradins qui serviront  de « salle d’attente », en son milieu un guichet d’accueil. 

Welfare, Julie Deliquet © Louise Quignon

Des hommes et des femme vivant dans une grande précarité et souvent sans emploi viennent avec une dernière lueur d'espoir  demander de l'aide  pour ne pas sombrer dans le désespoir. Ils vont nous raconter leur vie difficile et souvent dramatique.

Malheureusement malgré le bon vouloir et le dévouement de certains travailleurs sociaux, les procédures souvent absurdes compliquent et bloquent les aides qui pourraient être données à ses Hommes  au bord du gouffre. 

Dans la souffrance et le désespoir, une solidarité se crée entre eux,  ils espèrent et attendent un soutien qui pourrait les sortir de cet enfer.

Mais Godot viendra-t-il un jour ?

Un intermède musical  surprenant et d’une grande exception composé et joué par Thibault Perriard , nous permet de respirer et de supporter cette vérité existante que l’on préfère ignorer pour vivre tranquille.

Les comédiens jouent avec grande conviction , finesse et brio. 

Julie Déliquet met en scène un documentaire  fort, percutant et dérangeant pour notre petit confort quotidien.

Un spectacle inhabituel dans la cour d’honneur qui a toute sa légitimité dans une époque où la précarité et en perpétuelle augmentation.

Claudine Arrazat

Welfare, Julie Deliquet © Louise Quignon

Avec Julie André, Astrid Bayiha, Éric Charon, Salif Cisse, Aleksandra de Cizancourt, Évelyne Didi, Olivier Faliez, Vincent Garanger, Zakariya Gouram, Nama Keita, Mexianu Medenou, Marie Payen, Agnès Ramy, David Seigneur et Thibault Perriard (musicien)

Adaptation scénique Julie André, Julie Deliquet, Florence Seyvos Collaboration artistique Anne Barbot, Pascale Fournier Scénographie Julie Deliquet, Zoé Pautet Lumière Vyara Stefanova Musique Thibault Perriard Costumes Julie Scobeltzine Marionnette Carole Allemand Décors François Sallé, Bertrand Sombsthay, Wilfrid Dulouart, Frédéric Gillmann, Anouk Savoy, Ateliers du Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis.

Création Festival d’Avignon 2023 Théâtre –

En français surtitré en anglais    Audiodescription le 13 juillet

Spectacle diffusé le 7 juillet sur France 5 

5 6 7 8 | 10 11 12 13 14 Juillet À 22h  Cour D’ Honneur Du Palais Des Papes  2h30

Tag(s) : #Avignon 2023, #Critiques

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