Un texte magnifique, regorgeant de poésie qui nous inonde d’émotions
Blaise Cendras détestait la guerre mais adoré la France. Il s’engage dans la légion étrangère en 1914 pour venir au secours de la France et lance un appel aux étrangers, il les incite à s’engager pour renforcer les rangs de l’armée française.
Quelques années plus tard, vers la soixantaine, Blaise Cendras à travers son roman La main coupée, nous conte la vie terrible des tranchées où la boue, la peur, la faim et la mort règnent Il dresse une suite de portraits haut en couleur révélant la bêtise et incompétence de l’état-major qui nous fait sourire malgré son incongruité.
Ariane Pick s’empare de ce texte et nous transporte au milieu des trachées en compagnie de Blaise Cendras l’insoumis et de ses compagnons de la légion étrangère. L’horreur de la guerre crée les rapprochements, les affinités et les amitiés de tissent, une solidarité émane de cet enfer.
La pagaille décrit l’absurdité de la guerre, la bêtise et embrouillamini de l’état-major mais aussi la grande solidarité entre les soldats qui pour survivre et supporter l’horreur, regorgent d’humour, de joyeuseté et désobéissent pour avoir l’impression d’être libres.
Dans la pagaille de la guerre, il faut mieux rire que pleurer pour garder sa dignité d’homme et mourir en beauté.
La mise en scène est magnifiquement orchestrée, les scénettes s’enchaînent avec fluidité et dynamisme.
Pierre Pfauwadel, François Pick, Jacob Porraz, Gilles Vajou nous entrainent et nous font partager avec grand brio le quotidien effrayant et cauchemardesque de ces hommes étrangers venus par fraternité défendre la France. Ils nous émeuvent et nous captivent par la justesse de leurs jeux.
Un moment de théâtre émouvant qui nous ébranle. Un hommage à tous ces hommes étrangers pour la plupart méprisés aujourd’hui venus défendre la France au péril de leur vie.
Claudine Arrazat
Scénographie : Yves Prince / Costumes/Accessoires : Muriel Delamotte / Lumières : Dominique Fortin / Régie : Bénédicte Hume / Musique : After In Paris
Au Théâtre des Lucioles Du 7 au 29 juillet à 13H45 Relâche les mercredis