Poignant, Bouleversant, Puissant.
Eva Doumbia dresse le portrait de la violence urbaine et des bavures policières.
« Dans un interview, Eva Doumbia nous dit craindre pour la vie des garçons noirs dans ce monde raciste et patriarcal. »
Le Iench voit le jour en 2016, année où Adama Traoré est décédé après son interpellation à Beaumont sur Oise, alors qu'il tentait de fuir un contrôle concernant son frère aîné.
Une jeune fille Ramata, s'avance sur le bord de scène avec son jeune frère. Ils sont tous deux au super marché avec leur mère. Ramata s’inquiète du non-retour de son jumeau Drissa parti précipitamment de la maison après une dispute avec le père...
Victime des violences policières, ce jeune garçon est mort sous les coups et ne reviendra plus.
Non remontons le temps et nous découvrons le milieu familial de Drissa, son père autoritaire, sa mère, son petit frère, sa sœur jumelle mais aussi ses amis Mandella jeune homme Haïtien et Karin d’origine magrébine.
« Drissa a 11 ans, il est noir, vit dans un HLM, avec ses parents, sa jumelle et son petit frère. Un jour sa famille emménage dans un pavillon tout neuf en province comme toutes les familles qu’il voit à la TV, il ne manque qu’un chien dans le jardin ,"un iench" pour compléter ce tableau idéal. Mais son père refuse. Malheureusement, le désir de ce " iench " conduira au drame… »
Nous retrouvons Drissa adolescent découvrant la vie, passant son bac puis étudiant, discutant et s'amusant en compagnie de Mandella et de Karin,
Les saynètes s’enchainent, stoppées et intercalées par des listes de jeunes hommes noirs morts suite à des violences policières que les comédiens nous slament.
.....Adama Traoré, Rémi Fraisse….et qui sera le prochain ?
C’est poignant et bouleversant malgré quelques détours un peu excessifs. Voulant nous éclairer, Eva Doumbia nous inonde de trop de détails didactiques et d’explications qui amoindrissent les émotions.
Toutefois, Eva Doumbia nous offre un texte d’une grande richesse, percutant et d’une importance capitale face à l’actualité d’aujourd’hui.
Les comédiens nous émeuvent par leur forte présence et leur talent, les deux jeunes gens interprétant Drissa et Ramata nous ensorcellent et nous enjôlent par la justesse de leur jeu.
Claudine Arrazat
Avec Émil Abossolo-Mbo, Nabil Berrehil, Fabien Aissa Busetta, Sundjata Grelat, Salimata Kamaté, Fatou Malsert / Olga Mouak, Jocelyne Monier, Binda N’gazolo, Frederico Semedo, Souleymane Sylla
Musique Lionel Elian
En co-réalisation avec Le Safran