© François Fonty

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Passionnant, Dynamique, Éloquent.

Nous sommes à Rennes en 2020, les débats concernant le crime de Mathilde Collignon sont terminés, la sentence de l’avocat général resonne haut et fort, 20 ans de réclusion pour ce crime de barbarie abominable.

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Mathilde Collignon s’est vengée cruellement de deux hommes qui ont violemment abusé d’elle, elle reconnait les faits, elle demande simplement que justice soit faite, 20 ANS pour avoir châtié ses bourreaux, dans quel monde sommes-nous ?

 

 

 

La victime est-elle un bourreau ?

Les bourreaux sont-ils des victimes ? 

Après  d’houleuses discussions, trois magistrats et six jurés populaires vont donner leur verdict.

Mathide Collignon passera-t-elle de longues années en prison ?

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Stéphane Hillel, dans une mise en scène dynamique, nous transporte  tantôt en prison auprès de Mathilde qui nous conte son agression et sa vengeance, tantôt dans la salle des délibérations où la polémique règne.

Nous découvrons peu à peu la vengeance barbare de Mathilde mais également les sévîmes abominables et monstrueux que lui ont fait subir ses bourreaux. Les discussions et les désaccords s’enchainent entre les jurés. C’est vivant, captivant et éloquent.

La scénographie de d’Edouard Laud est astucieuse et efficace.

*Dans la pénombre, sur le devant du plateau,  la prison d’où Mathilde nous conte son histoire.

*Dans la lumiére, en arrière-plan surélevé,  la salle des délibérations.

© François Fonty

A travers ce texte, qui ne manque ni d’humour, ni d’émotions, Mathieu Menegaux expose la lutte des femmes meurtries et impuissantes face à leurs agresseurs, de nombreuses femmes qui n’osent porter plainte.

Il dénonce l’attitude des institutions juridiques ou policières qui ne prennent pas en compte la gravité des faits, mettent en cause les victimes et trouvent des excuses aux agresseurs.

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Une belle galerie de portrait s’offre à nous :

Les magistrats: Gilles Kneusé président intègre ne jurant que par la loi, Hugo Lebreton un assesseur imbu, récite le code pénal à toutes occasions, Nathalie Boutefeu assesseur coincée entre la rigidité des lois et ses convictions.

Les jurés: Fabrice de la Villehervé premier juré et fier de l’être, père de famille conventionnel et macho,  Aude Thirion, vieille fille aigrie, Sophie Artur  ancienne postière modérée et hésitante, Clément Koch directeur d’un service client et Magali Lange pharmacienne tous deux révoltés contre les agressions sexistes, Beatrice Michel aide-soignante prête à tout pour défendre la cause des femmes.

Tous, nous enchantent par la justesse de leur jeu, ils nous amusent, nous interpellent, nous émeuvent et nous réjouissent. Un plus pour Béatrice Michel  bouleversante dans sa plaidoirie et Lisa Martino qui incarne avec grand brio Mathilde.

Merci à tous pour ce moment de théâtre éloquent et engagé qui ne manque  ni  d’ironie, ni de profondeur.

Claudine Arrazat

© François Fonty

Assistante à la mise en scène Elena Terenteva / Scénographie Edouard Laud / Lumière Laurent Béal  / Assisté de Didier Brun / Costumes Camille Duflos

À partir du 19 janvier 2023

Du mardi au samedi à 21h - Matinée samedi 16h

1h30 7 rue Louis Le Grand – 75002

Tag(s) : #La Pepiniere theatre, #Critiques

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