hoto. Anaïs Heureaux

hoto. Anaïs Heureaux

Éloquent, Captivant, Chamboulant.

 Le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Sénégal) des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités, ont été tués par des troupes coloniales et des gendarmes français.

Alice Carré après avoir consultée maintes archives et rencontrée d’anciens combattants congolais, nous conte l’histoire de ces hommes originaires d'Oubangui-Chari, de Brazzaville, de Libreville ou de Porto Novo...ayant combattus en France contre le nazisme.

Mêlant fiction et documentaires, le texte d’Alice Carré est percutant et éloquent.

Cette tragédie n’est pas suffisamment connue et devrait être enseignée plus assidument dans nos écoles. Cela limiterait peut-être les violences contre l’immigration de ces peuples qui ont lutté pour la France ainsi que le racisme envers les enfants et petits-enfants de ces hommes.

A travers le parcours de deux jeunes filles Melika et Luz, nous découvrons les replis cachés de cet épisode africain dont nous ne sommes point fiers.

Melika d’origine congolaise désire approfondir ses racines et connaitre la vie, les motivations et les actions de son grand-père engagé volontaire au côté de la France en 39-45. (Inspiré de l’histoire d’Antoine Abibou)

« Antoine Abibou est rescapé du massacre de Thiaroye Arrêté comme meneur à qui on reprochait cette soi-disant "rébellion"), Antoine Abibou fut condamné à dix ans d’emprisonnement et finalement amnistié au bout de deux ans, suite à la mobilisation de politiques comme le député Gaston Monerville. Une histoire taboue, longtemps recouverte d’une chape de plomb. Par la France. Et aussi dans la famille Abibou. »

Luz découvre lors d’un voyage de recherche à Brazzaville, capitale de la France libre, l’implication de son grand-père dans cette tragédie. Grand-père que sa mère bannit et dont elle refuse de lui parler.

Les générations ainsi que  le parcours de ces deux grands pères se croisent.  Les secrets se dévoilent et les âmes s’apaisent.

© J. Lévy

La scénographie de Charlotte Gauthier Van-Tour est sobre, symbolique, élégante, et astucieuse. De grands panneaux tendus de toiles ressemblant à des parchemins invitent notre imaginaire à voyager dans le temps, permettent l'apparition d'ombres chinoises et créent différents espaces de jeux.

La mise en scène d’Alice Carré est dynamique et bien orchestrée.

 

Les costumes d’Anaïs Heureaux et la création sonore de Pidj – Pierre Jean Rigal nous évoquent les lieux et les époques traversés.

Les lumières de Mariam Rency nous acheminent d’une scénette à l’autre avec délicatesse.

Loup Balthazar, Eliott Lerner, Josué Ndofusu,  Basile Yawanke  interprètent avec talent  plusieurs rôles et glissent avec aisance  de l’un à l’autre.

Claire Boust incarne Luz avec  conviction et justesse, elle nous ravie et nous émeut.

Kaïnana Ramadani « Melika » pleine charme, nous entraine avec brio dans cette quête et nous ravit.

Bravo à tous

Claudine Arrazat

© J. Lévy

Collaboratrice à la mise en scène : Marie Demesy / Chorégraphie : Ingrid Estarque
Création sonore : Pidj – Pierre Jean Rigal
Scénographie : Charlotte Gauthier Van-Tour
Costumes : Anaïs Heureaux
Lumières : Mariam Rency
Régie lumière et générale : Madeleine Campa
Assistanat création lumière : Marine Florès
Stagiaire lumières : Maximilien Chambe
Regards dramaturgiques : Loup Balthazar et Marie Demesy

Production : Véronique Felenbok et Morgane Janoir / Diffusion : Marie Leroy / Avec les témoignages dArmelle Abibou, Yves Abibou, Orchy Nzaba, Malonga Mungabio, M. Balossa / Avec la participation de Marjorie Hertzog / Documentaliste audiovisuelle : Marie Termignon / Avec le soutien des historiens : Martin Mourre, Armelle Mabon, et le foyer des Anciens Combattants de Brazzaville


Coproduction : Compagnie Eia !, Centre culturel la Norville, Studio Théâtre de Stains, Théâtre de Choisy-le-Roi, Théâtre la Grange Dimîère de Fresnes, Théâtre Gérard Philipe – Saint-Denis, Théâtre de Brétigny

Soutiens : le Bureau des filles, le Théâtre l’Echangeur – Bagnolet, Collectif 12 de Mantes la Jolie, Région Ile de France et DRAC Ile de France, et le Centre national des Ecritures des Arts du spectacle – La Chartreuse. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

Le texte a reçu l’aide à l’écriture de la fondation SACD Beaumarchais en 2019.

Jusqu’au 23 Mai AU TGP

11 • Avignon
7 au 26 juillet à 18h25
relâches les 13 et 20 juillet
générale le 5 (off le 6)
durée : 1h30
   
   
Tag(s) : #TGP, #Critiques, #Avignon 2023

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