Photo simon_gosselin-

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Percutant, Fascinant, Poignant.

Léonid Andréïev 1871-1919 est un journaliste et écrivain russe militant anti tsariste puis militant antibolchévique, peu connu en France dont Maxime Gorki dira :

©DR

“Léonid Nikolaévitch Andréïev était talentueux de nature, organiquement talentueux ; son intuition était étonnamment fine. Pour tout ce qui touchait aux côtés sombres de la vie, aux contradictions de l’âme humaine, aux fermentations dans le domaine des instincts – il était d’une effrayante perspicacité.” Maxime Gorki

 

Julien Gosselin nous fait découvrir cet auteur à travers cinq de ses œuvres dont deux pièces de théâtre et trois nouvelles.

 

*Ekatérina Ivanovna 1912. (Pièce) Descente aux enfers, d’une femme de la société bourgeoise échappant à l’agressivité de son époux qui l’accuse à tort de tromperies.

*Requiem 1916’. (Pièce) Un personnage mystérieux  recrée une pièce dans la chambre d’une maison abandonnée devant un faux public.

 *L’Abîme 1902 et Après le brouillard 1902 aventures terrifiantes, cruelles, agressives et néfastes d' adolescents avec le sexe.

*La résurrection des morts1910-1914 Journée avant l’apocalypse. La douleur disparait et tous devient merveilleux….

Le rideau se lève, nous sommes dans un salon bourgeois du siècle dernier pompeusement décoré, le feu crépite dans la cheminée, côté jardin et côte cour des portes s’ouvrent sur les différentes pièces.

Le spectacle commence…

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Qu’ils soient sous nos yeux où à l’intérieur de la demeure, les comédiens sont filmés en live, leurs images est renvoyées sur un immense écran en hauteur. Nous apercevons leurs silhouettes derrières les vitrages.

Cela donne une impressionnante vitalité et véracité aux différents tableaux.

 

 

Julien Gosselin fractionne Ekatérina Ivanovna en quatre épisodes qu’il imbrique entre les quatre autres œuvres choisies de Léonid Andréïev.

Les différentes séquences, s’enchainent spontanément et se complètent  pour former Le Passé.

Les premiers épisodes de Ekatérina Ivanovna sont montés comme un vaudeville avec des courses à travers les couloirs et des portes qui claquent.

Cela allège la noirceur de cette œuvre tourmentée, déstabilisante et bouleversante.

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Les personnages sont excessifs, effroyables, parfois « métamorphosés » par des masques aux expressions terrifiantes.

La scénographie de Lisetta Buccellato est magnifique et nous allons de surprises en surprises. Le cœur s’emballe parfois tant l’émotion est grande. Certaines scènes sont époustouflantes.

La musique de Guillaume Bachelé et Maxence Vandevelde, intensifie les émotions et nous transperce.

Le dernier épisode est d’une intensité et d’une fureur magistrale, Victoria Quesnel est extraordinaire et fascinante dans une crise de folie excessive et endiablée.

Les comédiens nous entrainent avec grands talents dans ce monument théâtral dont nous ne sortons pas indemnes mais heureux d’avoir été dévorés par de tumultueuses émotions.

Le théâtre sans émotion est-ce le théâtre ?

Claudine Arrazat

Traduction André Markowicz / Adaptation et mise en scène Julien Gosselin
Avec Guillaume Bachelé, Joseph Drouet, Denis Eyriey, Carine Goron, Victoria Quesnel, Achille Reggiani, Maxence Vandevelde
Scénographie Lisetta Buccellato / Dramaturgie Eddy D’aranjo / Assistanat à la mise en scène Antoine Hespel / Musique Guillaume Bachelé, Maxence Vandevelde / Lumière Nicolas Joubert / Vidéo Jérémie Bernaert, Pierre Martin / Son Julien Feryn / Costumes Caroline Tavernier, Valérie Simmoneau / Accessoires Guillaume Lepert / Masques Lisetta Buccellato, Salomé Vandendriessche

Durée : 4h30 (entractes compris)

Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris du 2 au 19 décembre / Espace des Arts, Chalon-sur-Saône les 14 et 15 janvier 2022 / Le Phénix − Scène nationale Valenciennes les 28 et 29 janvier / Maison de la Culture d’Amiens les 23 et 24 février / L’Empreinte − Scène nationale Brive / Tulle les 31 mars et 1er avril / Scène nationale d’Albi les 14 et 15 avril / Château Rouge − Scène conventionnée d’Annemasse, en coréalisation avec La Comédie de Genève les 11 et 12 mai / Les Célestins − Théâtre de Lyon, en coréalisation avec le TNP de Villeurbanne du 20 au 25 mai

Tag(s) : #Th de L'Odéon, #Critiques

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