Pertinent, Dynamique, Drôlatique.
Après Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman en 2019 à la Comédie-Française-(Magnifique, Dynamique et Éloquent).
Puis Un conte de Noel d’Aranud Desplechin en 2020 à l’Odéon (Poignant, Dynamique et Réjouissant).
Aujourd’hui, Julie Deliquet nouvelle directrice du TGP nous enchante en adaptant Huit heures ne font pas un jour de Rainer Werner Fassbinder.
Rainer Werner Fassbinder dont est l’œuvre généralement assez sombre, nous offre une saga familiale romanesque, burlesque et drôlatique qui ne manque ni d’engagements, ni de profondeur et de vérités.
Conçue et diffusée entre 1972 et 1973 sous forme de séries télévisées en 5 épisodes. Cela se passe dans le monde ouvrier des années 70, ce fut un immense succès auprès du peuple allemand.
Grand merci à Julie Deliquet de nous la faire découvrir.
La famille Krüger-Epp nous accueille lors de l’anniversaire de la Grand-Mère Luise.
Entourée de son nouveau fiancé, ses enfants, ses petits-enfants et son arrière-petite-fille.
Luise est pleine de vivacité et d’extravagances, cherchant et trouvant des solutions à tous les problèmes. C’est plein d’entrain.
Après cet anniversaire quelque peu mouvementé.
Nous partons à l’usine en compagnie de son petit-fils Lochen ouvrier. Lochen est un jeune homme intelligent, réfléchi, optimiste et soucieux de faire avancer la condition ouvrière.
Entourant la grand-mère et le petit fils une dizaine de personnages tournois, parfois en conflit, parfois solidaires.
A travers cette saga familiale, différents problèmes sociétaires font surface :
la lutte ouvrière, l’émancipation féminine, la vitalité et les tracas du troisième âge, la différence de classe, la violence conjugales, l’enfance.
La grande ligne étant la solidarité et la recherche du bonheur.
Nous sommes plongés dans les années 70 avec les pattes d’éléphant et les grosses lunettes.
La mise en scènes de Julie Deliquet est ingénieuse, nous passons de l’univers familial au monde de l’usine avec une élégance et fluidité époustouflante.
Evelyne Didi est stupéfiante et merveilleuse dans le rôle de cette grand-mère un peu farfelue.
Mikaël Treguer interprète avec grand talent Lochen ce jeune ouvrier plein d’idées et amoureux. Il nous réjouit et nous émeut.
Agnés Ramy est sensationnelle dans le rôle d’ Irmgard, jeune fille bon chic bon genre un peu coincée. Elle nous ravie, nous séduit et nous amuse.
C’est avant tout un spectacle de troupe, les comédiens jouent plusieurs rôles avec grande justesse, brio, dynamisme et aisance. Bravo à tous.
On ne voit pas le temps passé, on aimerait rester en compagnie de cette famille bien sympathique.
Très beau spectacle intelligent, drôle et plein d’énergie.
Claudine Arrazat
Avec
Lina Alsayed Monika : Sœur De Jochen, Épouse D’harald Et Mère De Sylvia
Julie André Käthe : Fille De Luise, Épouse De Wolf, Mère De Jochen Et Monika La Cheffe D’atelier
Éric Charon : Wolf Mari de Käthe, père De Jochen et Monika Rüdiger : Ouvrier
Évelyne Didi : Luise Dite Mamie grand-mère de Jochen et Monika, mère de Käthe et Klara
Christian Drillaud : Gregor Amant de Luise
Olivier Faliez : Harald mari de Monika et père de Sylvia Giuseppe ouvrier Immigré
Ambre Febvre : Marion petite amie de Jochen
Mathieu Genet : Rolf ouvrier Ernst le nouveau contremaître
Brahim Koutari : Manfred meilleur ami et collègue d’usine de Jochen, amour de jeunesse de Monika
Agnès Ramy : Irmgard Collègue de Bureau et Amie De Marion
Μ David Seigneur : Franz Ouvrier puis Contremaître
Mikaël Treguer : Jochen : Fils de Käthe et De Wolf, Frère De Monika
Hélène Viviès : Tante Klara Fille de Luise, Sœur de Käthe Petra Ouvrièr
Traduction Laurent Muhleisen
Collaboration Artistique Pascale Fournier, Richard Sandra
Version Scénique Julie André, Julie Deliquet, Florence Seyvos
Scénographie Julie Deliquet, Zoé Pautet
Lumière Vyara Stefanova
Son Pierre De Cintaz
Costumes Julie Scobeltzine
Régie Générale Léo Rossi-Roth
Le décor a été réalisé dans les ateliers du Théâtre Gérard Philipe, sous la direction de François Sallé.
Les œuvres de Rainer Werner Fassbinder sont représentées par L’ARCHE – agence théâtrale. L’intégralité des huit épisodes de l’œuvre Huit heures ne font pas un jour est publiée par L’ARCHE Éditeur, www.arche-editeur.com © L’Arche, 2021.
Production Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis.
Coproduction La Comédie – CDN de Reims ; TnBA, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; La Coursive – scène nationale de La Rochelle ; Théâtre Joliette – scène conventionnée, Marseille.
Avec le soutien de L’École de la Comédie de Saint-Étienne / DIÈSE# Auvergne-Rhône-Alpes.
Après sa création en septembre 2021 et une tournée à travers la France, Huit ne font pas un jour revient au TGP pour onze représentations exceptionnelles.