copyright Juliette Ramirez

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Dynamique, Réjouissant, Eloquent, Intimiste.

En 1944 Tennessee Williams 1911-1983 devint subitement célèbre en transformant un scenario refusé par la MGM, en pièce.  « La ménagerie de verre ». Cette pièce évoque la fragilité des êtres, leurs frustrations, leurs malaises mais elle est aussi pleine d’espoir, l’espoir de se construire, de s’accepter, de s’accrocher à ses rêves et de vivre.

Que ce soit pour Le joyeux Bourgeois gentilhomme en 2019 ou pour Le drolatique Malade imaginaire en 2022, Philippe Person a le génie de  donner une dynamique et un bain de jouvence aux œuvres qu’il met en scène. Aujourd’hui, il nous offre La ménagerie de verre débordante d’énergie en compagnie de talentueux comédiens. Dans l’intimité de la petite salle du Paradis au lucernaire, il nous fait entendre au présent la voix de Rose/Laura quand elle était dans l’espérance et dans la vie. C’est vivant, enjoué, pétillant et  touchant .

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C’est l’entre-deux-guerres dans un appartement  modeste des années 30 à Saint Louis dans le sud des États-Unis, nous pénétrons dans l’intimité de la famille Wingfield.

Amanda  dépassée par l’éducation de ses enfants, Tom et Laura,  noyée dans des difficultés financières  se meut  dans le souvenir de ses années de  gloire et de jeunesse pour oublier son infortune. Inquiète pour l’avenir de sa fille Laura, elle souhaite lui trouver un galant au plus vite.

Laura infirme a peur du monde et demeure  à l’image de sa collection de petits animaux en verre « sa ménagerie de verre » fragile et délicate.  La pièce maîtresse de cette collection est une licorne, animal imaginaire et différent auquel elle s’identifie.

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Tom travaille dans un entrepôt de chaussures  mais  il se passionne pour la poésie et le cinéma et souhaite un jour s’émanciper et vivre sa vie. Sous l’insistance de sa mère, il invitera Jim un ancien camarade de classe travaillant lui aussi à l’entrepôt.

La rencontre avec Jim va secouer ce petit monde.

Les sortira- t- il  de leur torpeur ?

La scénographie est simple et efficace,  meubles ou objets de l’intérieur de l’appartement des Wingfield, révèlent l’intimité des personnages et leur jardin secret. Les escaliers de secours extérieurs où Tom fume ses cigarettes, nous transportent avec aisance dans un immeuble américain des années 30. Les costumes d'une belle esthétique nous ravissent, sans oublier  les variations de lumière  de Tom Bouchardon qui intensifient les émotions.

Un agréable moment de théâtre mené par une belle équipe de comédiens qui  nous réjouit et nous fait vibrer.

Florence Le Corre incarne avec grand brio Amanda Wingfield, elle est tour à tour autoritaire, charmeuse, coquette, désespérée, drolatique, elle nous enchante.

Alice Serfati (Laura Wingfield),  nous émeut, elle déborde de fragilité et de délicatesse avec un naturel déboussolant.

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Blaise Jouhannaud (Tom Wingfield), nous guide et rythme la danse avec  justesse et talent. C’est un jeune homme un peu mystérieux, plein de rêves qui nous attendrit.

Antoine Maabed (Jim) est un frétillant galant plein de vivacité et de joyeuseté qui nous ravit.

Bravo à tous.

Claudine Arrazat

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Théâtre Lucernaire

Du 26 mars au 1er juin 2025 à 21h du mardi au samedi, à 17h30 le dimanche 53 rue Notre-Dame-des-champs 75006 paris. Réservations : 01 45 44 57 34 et sur www.lucernaire.fr

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Tag(s) : #Th du Lucernaire, #Critiques

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