crédit : Alain Hatat

crédit : Alain Hatat

Enjoué, Dynamique, Touchant. 

En 1962 la France reconnait l’indépendance de l’Algérie, bon nombre de Français vivant en Algérie depuis  plusieurs générations se voient contraints de quitter « leur pays » et de rejoindre la France la mort dans l’âme, laissant derrière eux leurs rêves et leurs souvenirs. Les « pieds noirs « comme nous les nommions à cette époque furent regardés avec quelques mépris par les autochtones.

"Je … Je n' en parle pas . Mais j ’ai toujours le cœur gros d ’avoir été pratiquement chassée de mon pays . …"J.R

Agnés Renaud après avoir découvert des poèmes de jeunesses écrits par sa mère avant la guerre d’Algérie, a été interpellé par son parcours. Sa mère Jeannine, expatriée d’Algérie, arrive en 1962 à Marseille puis s’installe à Cannes souhaitant faire venir sa famille, elle a 29ans. Jeannine traverse les bouleversements du XXè siècle, des évènements d’Algérie aux premières revendications féministes.

crédit : Alain Hatat

A l’aide d’archives, de documents personnels et d’interviews de Jeanine Renaud, Agnés Renaud ainsi que Marion Duphil-Barché Pauline Méreuze, Diane Regneault ont construit « J’ai si peu parlé ma propre langue » où Jeanine devient le personnage fictionnel Carmen Sintée.

Nous assistons à une émission de la Radio amicale du soleil, la radio de tous les rapatriés d’Algérie.

Rosa productrice de l’émission a vécu la guerre d’Algérie, Mathilde, sa chroniqueuse et  nièce plus jeune porte un regard d’universitaire.

Toutes deux  vont rendre hommage aux femmes expatriées.

crédit : Alain Hatat

Dans une belle ambiance dynamique et enjouée, nous allons à la rencontre de Carmen Sintés, une figure emblématique du quartier et chanteuse.

Nous la découvrons en Algérie avant l’indépendance puis pendant les années de Gaulle jusqu’aux  manifestations de mai 68 et des balbutiements du féminisme.

Cette émission est diffusée en direct, les invitées sont:

Jeannine la meilleure amie de Carmen qui était sa coloc à Alger, témoigne d’évènements historiques et intimes.

L’autrice féministe Angéle Deriaut  proche de Carmen arrive en écho aux poèmes que la mère d’Agnès écrivait à 20 ans.

« La nuit d ’été est venue , donnant aux gens et aux choses un manteau de velours gris bleu. Sur la mer, sortant de l'ombre, une barque passe lentement, bientôt happée par  l'obscurité.? c'est à peine si l-on entend les vagues s'échouer et mourir sur le sable"  Poème de Jeannine RENAUD - 13 Juillet 1954

Les scénettes se suivent avec grande vitalité :

*Les témoignages et les souvenirs de Jeannine qui ne manquent point de gaieté.

*Des flash -backs naviguant entre les deux rives de 1960 à 1968.

*Un Charles de Gaulle haut en couleur  et son ‘je vous ai compris. 

*Carmen en spectacle.

*Mathilde nous donnant un cours de houla hoop

*La plage à Alger et ses demoiselles en bikini.

Cette histoire simple, un peu naïve parfois,  ne manque point de gaieté, de délicatesse et nous émeut. Elle met en avant ces femmes souvent oubliées qui ont laissé derrières elles leurs  souvenirs et leur "pays".

C’est joyeux et touchant, les comédiennes sont toutes quatre talentueuses et nous réjouissent.

Claudine Arrazat

Avec Marion Duphil-Barché, Pauline Méreuze,   Diane Regneault, Flore Taguiev et  la voix De Jeannine Renaud

Scénographie Claire Gringore

Création Sonore Jean De Almeida

Lumières Véronique Hemberger

Costumes Lou Delville

Régie Romain de Boysson et Jean-Marc Sabat

Production Compagnie L’Esprit De La Forge

Théâtre de la Reine Blanche, à 19h00 (23, 25, 30 janvier et 1er février), 18h00 (27 janvier et 3 février) ou 14h30 (1 février, représentation scolaire). Tél : 01 40 05 06 96.

Tag(s) : #Th de la Reine Blanche, #critiques

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