Crédits : Simon Gosselin

Crédits : Simon Gosselin

Émouvant, Troublant, Poignant.

Dans la pénombre à la lueur des bougies, la famille est réunie autour des cendres du père. Nous sommes happés par un magnifique tableau aux couleurs chaudes, le tout  rehaussé par l'éclairage raffiné de  Rosemonde Arrambourg.

Crédits : Simon Gosselin

Que se cache -t-il derrière cette émouvante image?

On est aussi et tout à la fois l’enfant qu’on a été, ce qu’on a abandonné, un corps mourant, et ce qui restera inaliénable. On est tous nos âges, les versions de nous passées et à venir. On explique pas la vie par un régime de causalité. Jonathan Mallard

 

 

Le Sel de Jean-Baptiste Del Amo relate l’histoire d’une famille Sétoise originaire d’Italie. Louise veuve d’Armand pêcheur , décide de réunir ses 3 enfants et leur famille autour d’un repas.

Quelques  heures avant les retrouvailles, des souvenirs plus ou moins joyeux d’enfance et d’adolescence surgissent en chacun d’eux.

Des non-dits et des blessures font surface, des questions se posent.

Entre la violence du père Armand et la soumission de Louise, difficile de se construire.

Tous vont s’abandonner à leurs pensées les plus intimes.

Fanny la fille ainée, mal aimée du père et négligée par la mère. Pas très heureuse en amour depuis la mort accidentelle de sa petite fille.

Albin le fils à l’image du père, macho et brusque qui finira par lasser son épouse Émilie

Jonas le petit dernier  vénéré par sa mère et meurtri par la mort de son ami victime  du sida.

Par intermède nous retrouvons Louise affairée dans sa cuisine, les yeux brillants et heureuse de la venue des siens mais Louise aussi  nous confiera quelques secrets.

Chacun voit sa vérité et se souvient différemment.

Hicham  l’amant de Jonas, Émilie et Mathieu,  regards extérieurs intensifient les fêlures de cette famille.

Les scénettes s’enchainent et nous entrainent dans le cœur de cette famille au son des vagues et des mouettes, créé par Izumi Grisinger

En fond de scène, de grands rideaux blancs s’envolent au souffle du vent, sur le plateau une grande table recouverte de tomates, ails, poivrons, aubergine. Ça respire le sud.

Lina Alsayed interprète   ‘Emilie’ avec aisance,  belle-fille un peu distante et complaisante puis épouse déterminée à changer de vie.

Ambre Febvre ’Louise’ est rayonnante son jeu est d’une grande justesse. Elle nous enchante et nous séduit.

Julia Roche ‘Fanny’ nous émeut, nous ressentons sa profonde souffrance due à  son mal-être. Elle est bouleversante.

Mikaël Treguer bien qu’un peu trop «exubérant» en interprétant Hicham, joue avec talent et conviction  Albin et Mathieu.

Pierre Vuaille interprète avec brio, ‘Jonas, Martin, L’étranger’ et glisse avec aisance d’un personnage à l’autre.

La mise en scène de Jonathan Mallard malgré quelques scénettes un peu longues (brossage des dents) est dynamique. L’arrêt sur image de certains tableaux intensifie les émotions.

Émouvant   moment de théatre.

Claudine Arrazat

Valérie Borgy

ADAPTATION LIBRE ET COLLECTIVE

COLLABORATION ARTISTIQUE Edwin Halter

SCÉNOGRAPHIE Jonathan Mallard ET Izumi Grisinger

COSTUMES Hercule Bourgeat

Le Sel est publié aux éditions Gallimard, collection Blanche.

PRODUCTION La Comédie – CDN de Reims.

COPRODUCTION Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis.

Tag(s) : #TGP, #Critiques

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