Mon pays Ma peau d’après Country of my skull d’ Antjie Krog traduit par Vanessa Seydoux et mise en scène Lisa Schuster.

24 Janvier 2022

©DR

Éloquent, Bouleversant, Poignant.

Antjie Krog est née en 1952 dans la ville minière de Kroonstad, dans l’Etat libre d’Orange, en Afrique du Sud. Sa famille sont des fermiers afrikaners nationalistes.

A l’âge de 16 ans elle publie un poème célébrant l’amitié entre Noirs et Blancs, se fut un scandale qui arriva aux oreilles de Mandela et qui lui donna un peu d’espoir au fond de sa prison où il resta 27ans…

Antjie Krog engagée politiquement démontre dans la lignée d’André Brink que l’écriture est une arme universelle.

En 1995 sous la présidence de Mandela, l’Afrique du sud décide par l’intermédiaire de divers témoignages de la population et sous l’autorité de l’archevêque Desmond Tutu. De tenter de réconcilier les bourreaux et les victimes de ces décennies d’atrocités dues à l'apartheid.

L’archevêque Desmond Tutu « prix Nobel de la Paix en 1984 » sillonna le pays et recueillit les sévices affligés aux victimes, les aveux des tortionnaires…..

Antjie Krog est amendée pour suivre ses reportages et les diffuser à la radio quotidiennement de 1996 à 1998.

Au centre du plateau: deux chaises, une table sur laquelle figure un poste de radio, un magnétoscope et un micro.

Romane Bohringer et Diouc Koma prennent place et vont nous révéler comme ce fut divulgué aux auditeurs de la radio nationale d’Afrique du sud, les actes terribles et monstrueux de ces tragiques années d’apartheid à travers les émissions radiophoniques journalières.

Le récit est organisé en plusieurs étapes ce qui donne une grande fluidité et belle éloquence à ce récit.

Le choc de l’annonce, le déni, la colère, la négociation, la résignation, l’acceptation

Romane Bohringer incarne Antjie Krog avec talent, sensibilité, convictions, questionnements et souffrance. Elle nous chavire et nous émeut.

Diouc Koma interprète avec grand brio et subtilité une multitude de personnages dont Desmond Tutu, Winnie Mandela, P. W. Botha, ainsi que tous les interviewés blancs, noirs, victimes ou assassins.

Très beau moment de théâtre qui nous plonge dans l’histoire et rend hommage à Desmond Tutu , à Antjie Krog mais aussi à Nelson Mandela sans qui cette Réconciliation n’aurait pu avoir lieu.

Claudine Arrazat