Un tramway nommé Désir    de Tennessee Williams  Adaptation de Pierre Laville Mise en scène de Manuel Olinger

Captivant, Envoutant, Poignant

Deux musiciens qui s’avèreront être Mitch et Steve nous accueillent sur un air de Sidney Bechet. Sur le plateau éclairé par une lumière chaude et ensoleillée, un logement modeste rafraichi par un ventilateur à hélice, côté cour un petit escalier à balustrade… Nous sommes en Louisiane, on ressent la moiteur et l’humidité de l’air qui colle à la peau.

©-DR

 

C’est ici que vit Stella descendante d’une vieille famille de propriétaires terrien, amoureuse et ayant tout quitté pour son mari Stanley ouvrier polonais force de la nature parfois un peu brutal.

Survient Blanche sa sœur fuyant son passé.

 

 

Ce ménage à trois a fait le triomphe que l'on connait  dans le monde entier adaptée à l'écran par Elia Kazan avec Vivien Leigh, Marlon Brando.

Dans  l'adaptation, de Pierre Laville et de Manuel Olinger, c’est la quête d’identité qui est le cœur de la pièce.

*Blanche veut se construire une nouvelle vie, c’est son dernier espoir.

*Stella rêve de construire une famille

*Mitch cherche à satisfaire les volontés maternelles

*Stanley aspire à une promotion sociale

©-DR

 

 

Julie Delaurenti interprète Blanche avec finesse et sensualité cette femme qui au fil de l’intrigue sombre dans la déraison.    

 

 

 

 N’oublions pas que Tennessee Williams était obsédé par la peur de devenir fou. Comme maints personnages de ses romans, Blanche essaie de se reconstruire avant de tomber dans la folie.

 

©-DR

Murielle Huet des Aunay, incarne avec sensibilité et douceur Stella prise entre la passion, l’admiration et la peur de Stanley. La hargne de Stanley, nous ébranle car la violence envers les femmes est malheureusement toujours d’actualité.

©-DR

Gilles-Vincent Kapps ,  Mitch nous émeut. Sa recherche de la femme idéale pour combler les désirs de sa mère est sincère et troublante.

 

Manuel Olinger joue avec force et puissance Stanley. Il nous fait trembler par sa colère et son agressivité. Sa désillusion est grande et sa rancœur profonde. A-t-il épousé Stella par amour ou par intérêt pour gravir l’échelle sociale ?

 

Jean-Pierre Olinger, Steve nous séduit et nous accompagne avec son saxo dans ce drame bouillonnant. Il a conçu les peintures du spectacle qui seront projetées sur le cyclo tout au long de cette tragédie. Sa musique et ses images intensifs l’émotion et nous transportent avec brio dans les années 50 en Louisiane au son du Jazz…

Belle et intéressante adaptation et agréable moment de théâtre.

Claudine Arrazat

 

La Scène Parisienne
La Scène Parisienne - Salle Michel Aumont
34 rue Richer
75009   Paris

Du 14 janvier au 12 avril 2020

 

Tag(s) : #La scène Parisienne, #Critiques

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :