Les Créanciers d’August Strindberg 1889
Mise en scene Anne Kessler
Amour, douleur, manipulation… Magnifique.
Dans un hôtel en bordure de la mer Baltique, Adolf de santé fragile est en villégiature avec son épouse Tekla auteure en vogue et de caractère assez frivole.
Gustaf ex-époux de celle-ci va se lier d’amitié en tout incognito avec Adolf. Son seul but étant de se venger de l’abandon subit quelques années plus tôt par Tekla.
Dans ce trio chacun à des créances à régler.
« Si l'amour n'est pas une monnaie, il n'est pas un acte gratuit non plus : Il laisse des créances dans le cœur des amants ».
*Tekla est redevable de son époux qui l’a introduit dans les milieux littéraires.
* Adolf est redevable de Gustaf de l’avoir aidé à affronter sa dépression. Mais il est anéantie et dominé par Tekla.
*Gustaf pervers et manipulateur est dans le ressentiment.
Tous trois sont des êtres perdus, déchirants dans leur désarroi et leur souffrance.
C’est un véritable Triller. Les mots blessent et tuent.
« Tes paroles entrent en moi comme des lames, je sens qu’elles coupent, qu’elles coupent quelque chose, mais je ne puis les empêcher ».
La scénographie est simple, élégante, esthétique. Nous ressentons l’ambiance des stations balnéaire de l’époque. C’est lumineux, l’océan est proche…
Dès les premiers instants, nous sommes happés par ce texte magnifiquement interprété par Didier Sandre, Sébastien Pouderoux , Adeline d’Hermy . Tous trois nous émeuvent et nous enchantent.