Probablement les Bahamas
Martin Crimp Mise scène Anne-Marie Lazarini
Comédie, drame, mystère, malaise, humour voici un joli cocktail merveilleusement bien interprété.
Dans un appartement confortable et bourgeois, un couple de retraités, raconte gentiment leur existence et leurs projets devant un visiteur passif. Les propos tenus sous le couvert de banalités dénotent rapidement un grand mal être.
Ils évoquent un cambriolage, la perte d’un bébé, une agression qui aurait pu être un viol….
D’autre part une jeune Hollandaise qu’ils hébergent contre quelques services, semble les troubler. Aurait-elle une relation extra conjugale avec leur fils ?
Il n’y a pas de réel dialogue entre eux, la discussion tourne en boucle, on ressent un grand désespoir et un vide profond. Ils se mentent à eux- mêmes pour ne pas voir la médiocrité de leur vie. Ce sont finalement de pauvres gens.
Sous l’apparence d’un couple heureux vivant aisément dans un appartement douillet, nous découvrons des personnages égoïstes, intolérants et se cachant la réalité de leur vie.
Catherien Salviat, Milly est magistrale elle captive notre attention et l’on boit ses paroles.
Jacques Bondoux, Frank nous amuse, écoute-t-il parfois sa femme ?
Heidi- Eva Clavier, Mariska nous intrigue et un certain mystère règne autour de son personnage.
Le décor et la mise en scène sont originaux et attrayants. Les cloisons de l’appartement sont juste des délimitations. Nous voyons donc toutes les pièces et nous sommes happées par l’espace et l’ambiance des lieux. Nous pouvons suivre les faits de chacun dans un même espace-temps.
Très bon moment de théâtre.