Université de Rebibbia relate le court séjour dans la plus grande prison de femmes d'Italie en 1980.
En cette période, Goliarda est épuisée, elle vient de se consacrer pendant une dizaine d’années à son ouvrage colossal L’art de la joie refusé par grands nombres d’éditeurs italiens.
Suite à un vol de bijoux, acte de détresse, de désespoir, de curiosité peu importe… Goliarda est incarcérée à Rebibbia.
Goliarda intellectuelle, comédienne, écrivaine, féministe et anarchiste nous conte sa rencontre avec les prisonnières prostituées, junkies, voleuses ou jeunes révoltées dans ce milieu carcéral lors ces années de violences politiques.
Alison Cosson, Louise Vignaud ont adapté et nous font découvrir ce texte révélant le visage, les angoisses, les révoltes, les attentes de ces codétenues qui se rebâtissent une vie en dehors du monde.
Ces femmes avouent recevoir plus de soutien et de chaleur humaine dans cet univers fermé, surveillé mais protégé du monde extérieur où malheureusement elles sont seules.
Dés le premier tableau, la scénographie d’Irène Vignaud et l’éclairage ténébreux de Luc Michel nous plongent dans un monde hostile et inquiétant, le bruitage métallique de Clément Rousseau accentue cette impression de froideur et d’austérité.
En fond de plateau sur une construction métallique à deux étages s’alignent les cellules des détenues donnant sur une cour fermée, bordée côté jardin d’une rangé de lavabos archaïques.
Nous sommes bien dans cet univers pénitentiere.
Les comédiennes Prune Beuchat, Magali Bonat, Nine de Montal, Pauline Vaubaillon, Charlotte Villalonga interprètent avec brio et vitalité plusieurs personnages passant de l’un à l’autre avec grande aisance.
Les vidéos Rohan Thomas, nous questionnent sur des témoignages de femmes en révolte ayant subi le pouvoir et la cruauté des années de Plomb.
Bien que ce spectacle soit intéressant et donne grande envie de lire « L’Université de Rebibbia de Goliarda Sapienza » l’émotion manque au rendez-vous, les personnages haut en couleur sont un peu trop caricaturaux et ne nous chamboulent pas vraiment.
D’autre part, l’université mentionnée dans le titre passe un peu ,inaperçue.
Malgré cela, ce texte est une belle découverte et les comédiennes nous réjouissent par leur talent.
Claudine Arrazat
Avec Prune Beuchat, Magali Bonat, Nine de Montal, Pauline Vaubaillon, Charlotte Villalonga
Participation de Réjane Bajard, Anne de Boissy, Djoly Gueye, Julie Guichard, Sarah Kristian, Marilyn Mattei
Scénographie Irène Vignaud
Lumières Luc Michel
Costumes Cindy Lombardi
Son Clément Rousseaux
Vidéo Rohan Thomas
Assistanat à la mise en scène Sarah Chovelon
Théâtre de la Tempête - Cartoucherie