Poignant, Tendre, Émouvant.
Sur le plateau, un père et un fils (Stanislas Nordey) sont assis face à face autour d’une table.
Au premier instant par sa présence et son talent Stanislas Nordey nous bouleverse et nous captive.
« Le mois dernier, je suis venu te voir dans la petite ville du nord ….. »
Un grand silence règne dans la salle, pendant près de deux heures, nous revivons la relation intime et profonde de ce père et ce fils qui au gré de la vie vont se rapprocher, s’accepter et s’aimer.
Ce fils nous conte ses souvenirs d’enfance au milieu ;
*de la violence sociale liée à la pauvreté.
*de l’alcoolisme pour oublier le malheur.
*du le racisme et de l’intolérance du père.
Mais il nous parle aussi de la face cachée de ce père, toujours secret sur son passé. Cet homme rustre qui attendri par un air d’opéra aura les larmes aux yeux…
Plus tard, les relations s’adoucissent, l’amour est là.
Le père finit par être fier de son fils et de l’accepte tel qui est.
Le fils prend conscience que ce père a été fracassé par la vie et par sa condition sociale, il n’a pas eu d’argent, n’a pas fait d’études, n’a pas voyagé….
« Tu appartiens à cette catégorie d'humains à qui la politique réserve une mort précoce. »
Son ami avait raison, il lui disait;
« Ton père ne voulait pas raconter son passé parce que ce passé lui rappelait qu’il aurait pu devenir quelqu’un d’autre et qu’il ne l’est pas devenu »
Il s’ensuit un merveilleux réquisitoire politique qui donne la parole aux démunis et devrait interroger certains.
La mise en scène et le jeu de lumière intensif l’émotion.
Ce texte donne envie de découvrir l’œuvre complète d’Édouard Louis.
C’est un très beau moment de théâtre que nous offre Stanislas Nordey.
Claudine Arrazat