© Alain Richard

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Émouvant, Transperçant, Édifiant.

En  2011 Adel Hakim avait déjà monté Antigone en arabe à Jérusalem avec le TNP qui avait eu un grand succès « prix du meilleur spectacle étranger ».

En 2014,  Le théâtre national  de Palestine est menacé de fermeture par la municipalité de Jérusalem.

Dans l’espoir de sauver le TNP, Adel Hakim propose à Mohamed Hacimi de  monter « Des roses et du jasmin » à Jérusalem avec les comédiens du TNP.

Cette pièce  relate l’histoire de l’Israël et de la Palestine de 1948 à 1988  à travers trois générations d’une famille dans laquelle les protagonistes ont des origines juives et/ ou  palestiniennes.

 Ce sont les souffrances de deux peuples. Les uns ayant perdu leur famille dans « la Shoah », les autres ayant été chassés de leurs terres dans «  la Nakba »

 

 

D’après son journal de bord de l’époque, Mohamed Hacimi nous relate cette aventure théâtrale difficile et pleine d’embuches à travers « Jours tranquilles à Jérusalem ».

*Les administrateurs du TNP refusent catégoriquement  que des comédiens palestiniens jouent le rôle de juifs   échappés de la déportation.

 La Shoah est une affaire européenne, nous ne sommes pas concernés

lls exigent un comité pour surveiller l’évolution de la pièce.

*La menace de l’armée rôde autour du théâtre en permanence.

Les soldats détruisent un théâtre de marionnettes, sans raison aucune.

*La remise en question du texte sur des détails mais qui ont une importance dans ce contexte de guerre et de révolte.

 Les céramistes sont les arméniens, les palestiniens sont potiers…..

* La difficulté des répétitions car les comédiens sont bloqués aux checkpoints.

*Mais la grande  contrainte pour les acteurs palestiniens sera de se mettre dans la peau d’un Israélien…

Les uns disent que les autres n’existent pas et vis versa

C'est un vrai déni, et pourtant certain diront cette phrase magnifique.

« Je tiens à jouer cette pièce pour montrer à nos enfants que nos ennemis ne sont pas des monstres mais des êtres humains comme nous.»

 

Tous au long des répétitions, nous sommes confrontés aux horreurs, à la violence  et à la bêtise de cette  guerre qui perdure.

Adel Hakim, Mohamed Kacimi ainsi que la troupe du TNP vont traverser des phases de découragements mais à force de ténacité, de convictions et de courage. Le projet aboutis  et  nous avons eu l’immense plaisir de les applaudir en   2017 au TQI.   

 

C’est profond, émouvant et certaines scènes nous font frémir.

Sur le plateau un mur recouvert de notes, ceci nous rappelle que  l’adaptation de la pièce d’Adel Hakim  fut longue et difficile et donna bien de labeurs à Mohamed Kacimi.

Sur ce mur, des vidéos nous plongent par instants au cœur de la ville de Jérusalem.

Jean-Claude Fall  interprète  Adel Hakim avec brio et conviction.

La troupe de jeunes comédiens l’entourant ; Bernard Bloch, Roxane Borgna , Etienne Coquereau , Jean-Marie Deboffe, Paul-Frédéric Manolis ,Carole Maurice , Nolwenn Peterschmitt , Alex Selmane jouent avec justesse et talent.

 

Merci à Mohamed Kacimi et  Jean-Claude Fall pour ce magnifique témoignage.

C’est une belle mise en lumière de l’œuvre d’Adel Hakim. Bas du formulair

Claudine Arrazat

 

© Alain Richard

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Théâtre des Quartiers d'Ivry , Ivry-sur-Seine

Du 28 janvier au 08 février 2019 à 20h
Durée : 1h45 environ 

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Tag(s) : #Th des Quartiers d'Ivry, #Critiques

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