Trois sœurs de Tchekhov Scénographie et mise en scène Christian Benedetti

Émouvant, Dynamique, Réjouissant.

Christian Benedetti nous réjouit, quelle merveilleuse idée de monter avec ses 16 comédiens une série d’œuvres de Tchekhov (Ivanov 1887, La Mouette 1896, Oncle Vania 1898, Les Trois Sœurs 1901,   La Cerisaie 1904).    

Les comédiens baignés dans l’univers Tchekhovien sont fabuleux et nous enchantent.

Les trois sœurs

Perdue au fin fond de la Russie dans une ville de province vie la famille Prozorov.

Le frère Andreï  violoniste, rêve de devenir professeur d’université, sa rencontre avec Natalia va changer bien des choses.

Andreï est entouré de ses sœurs :

Olga l’ainée professeur au lycée, célibataire se vouant à son métier.

Macha rêveuse et mariée à Kouliguine homme sans envergure.

Irina la plus jeune gaie pleine d’espoir, voulant travailler et trouver l’amour.

Toutes trois s’ennuient dans cette petite ville, Olga et Irina rêvent de s’installer à Moscou où Macha viendra les rejoindre.

Mais les rêves et les illusions vont-ils s’accomplir ?

Le passage d’un régiment divertira ce petit monde mais ce ne sera  qu’éphémère…

Tchekhov nous parle du temps qui passe, de l’amour, de l’ennui, des espérances, des regrets, des désespoirs, de la solitude, du travail, des ambitions…

Dans sa mise en scène de Christian Benedetti demande aux comédiens une diction accélérée, un jeu rapide et des pauses nettes et précises pour respecter les silences. Cela  surprend mais très vite nous sommes conquis, la profondeur et la beauté du texte sont accentués par ce rythme qui tourbillonne puis stoppe un instant et nous  interpelle.

Dans une scénographie minimaliste, quelques chaises, un piano, une table, des fleurs... Tout commence.

C’est l’anniversaire d’Irina qui est aussi l’anniversaire du jour de la mort du père. On aperçoit la grande table dressée pour le déjeuner.

Vanessa Fonte incarne Olga majestueuse et digne, elle corrige avec zèle les cahiers de ses élèves.

Stéphane Caillard « Macha » vêtue de noir sous un immense chapeau est plongé dans ses lectures, elle est pensive, un peu soucieuse.

Leslie Bouchet « Irina » nous réjouit et nous émeut, jeunesse pleine de joie et d’espoir.

Olga, Macha et Irina nous transportent en un instant avec grand brio la famille Prozorov..

Cette famille où le frère Andreï sera désillusionné par son épouse Natalia, où Kouliguine se meurt d’amour pour Macha son épouse qui le néglige.

Tous les personnages auraient rêvé d’une autre vie, Verchinine « le commandant amoureux », Tcheboutikine le médecin….

La seule satisfaite est Natalia.

Nous percevons l’âme russe à travers des chants et des danses lors de la fête des Masques. C’est vivant et chaleureux.

N’oublions pas un moment fabuleux où les spectateurs et les comédiens sont captivés par le mouvement d’une toupie au sol, pas un bruit nous regardons, va-t-elle s’arrêter ?

Nous sommes fascinés, les comédiens nous bouleversent et nous ensorcellent par la justesse de leur jeu et leur talent.

Julien Bouanich est époustouflant dans le rôle de ce jeu homme amoureux et synaptique.

Héléne Stadnicki « Natalia » est remarquable, pleine de vie et d’énergie.

Vanessa Fonte, Leslie Bouchet, Stéphane Caillard sont toutes trois émouvantes et nous enchantent.

Bravo à cette troupe de comédiens talentueux.

Claudine Arrazat