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Percutant, Captivant, Eloquent.

Charles Tordjman met en scène avec brio « 12 Hommes en colère », pièce écrite par Reginald Rose en 1953, adaptée au cinéma par Sidney Lumet en 1957, avec Henry Fonda dans le rôle du juré n°8, qui, seul face aux autres, exprime ses doutes.

Douze jurés sont réunis pour décider du sort d’un adolescent de seize ans, noir et venant des quartiers populaires, accusé d’avoir tué son père violent et défendu par un avocat commis d’office. Les preuves sont minces, mais les témoignages semblent solides. Les jurés n’ont que trois options : s’ils sont tous d’accord sur sa culpabilité, le jeune ira sur la chaise électrique ; s’ils l’estiment innocent, il sera libéré. Mais s’ils ne parviennent pas à s’entendre, le jury sera déclaré divisé.

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Onze jurés le jugent coupable. Seul le huitième refuse de suivre le mouvement. Calme et posé, il questionne, décortique les faits, met en évidence les contradictions. Peu à peu, les preuves se fissurent, les certitudes s’effondrent. Le couteau, les témoins, tout devient flou. Les jurés doutent, s’affrontent, se découvrent. Et dans cette salle étouffante, le doute s’installe. La question devient alors brûlante : peut-on condamner à mort un jeune homme quand rien n’est vraiment sûr ?

La   scénographie sobre de Vincent Tordjman: une salle de délibération, vide et dépouillée, concentre toute la tension des débats. Chaque mot pèse, chaque silence résonne, et l’on sent peser les préjugés, la discrimination et les stéréotypes qui traversent les échanges. Le décor sobre met en lumière les gestes, les regards et les conflits qui se jouent entre les protagonistes.

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Les comédiens nous saisissent et nous émeuvent par la précision de leur jeu, incarnant les personnages avec force et authenticité. Les dialogues sont virulents. Au fil des échanges, chaque juré se dévoile. Ils font surgir leurs caractères, leurs biais et leurs contradictions, exposant peu à peu la fragilité de leurs certitudes.

« 12 Hommes en colère » est une pièce pertinente, captivante et intemporelle. Elle parle de justice, de doute et de préjugés, et montre combien le dialogue et l’écoute sont essentiels pour approcher la vérité. Dans ce huis clos, la raison se confronte aux certitudes.

Claudine Arrazat

Avec en alternance :  Amine Chaïb, Antoine Courtray, Philippe Crubézy, Olivier Cruveiller, Adel Djemai, Christian Drillaud, Thierry Gibault, Claude Guedj, Geoffroy Guerrier, Xavier de Guillebon, Florent Hill‑Chouaki, Yves Lambrecht, Roch Leibovici, Pierre Alain Leleu, Francis Lombrail, Charlie Nelson, Alain Rimoux, François Raüch de Roberty, Pascal Ternisien

Assistante Mise en scène Pauline Masson et Stephen Taylor / Décors Vincent Tordjman / Lumières Christian Pinaud /  Costumes Cidalia Da Costa /  Musiques Vicnet

THEATRE HEBERTOT 78 bis, boulevard des Batignolles, 75017 Paris

A partir du 25 septembre 2025 les jeudis, vendredis et samedis à 19h00

Du ven. 17 oct. 2025 - 19:00  au ven. 31 oct. 2025 - 19:00

Du sam. 01 nov. 2025 - 19:00  au sam. 29 nov. 2025 - 19:00

Du jeu. 04 déc. 2025 - 19:00  au sam. 27 déc. 2025 - 19:00

 

 

Tag(s) : #Critiques, #Th Hébertot, #C.Arrazat
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