-©-Simon-Gosselin-

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Captivant,  Eloquent, Poignant.

Sous le titre de Les Chroniques, Eric Charon nous offre  une  adaptation intéressante réunissant la trame principale de L'assommoir et de La bête humaine.

Dans l'Assommoir, Eric Charon fait apparaitre Jacques Lantier , cela intensifie les problèmes psychologiques dues à l'hérédités et à l 'enfance. Zola avait donné pour enfants à Gervaise : Claude (né en 1842) et Etienne  (né en 1846) Lantier ainsi que Anna Coupeau (dite Nana, née en 1852). Jacques ne sera ajouté qu'après. En effet, Zola avait prévu de mettre Étienne dans La bête humaine,  mais le personnage ne correspondait pas au rôle qu'il devait jouer dans  La bête humaine et il le garda pour Germinal. 

Dans La bête humaine, Eric Charon introduit  une juge féminine, cela intensifie le regard de la justice redue aux femmes vis à vis de la violence masculine, un sujet brûlant et malheureusement toujours contemporain.

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Nous sommes à Paris où Gervaise abandonnée par Auguste Lantier a épousé Coupeau qui malheureusement vient d’avoir un accident et se complait dans la beuverie. Gervaise  femme courageuse, généreuse, dynamique  travaille dur dans sa blanchisserie pour élever ses enfants mais le destin s’acharne sur elle,  L’assommoir porte bien son nom. Malgré les épreuves à surmonter, Gervaise garde espoir, avec entrain elle nous invite à partager la joyeuseté du banquet dressé pour sa fête, c’est gaie, vivant et réjouissant. Magaly Godenaire est une remarquable Gervaise, la justesse et la profondeur de son jeu nous  chavirent.

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Dans La bête humaine,  Jacques Lantier, fils de Gervaise, conducteur de train, bichonne sa locomotive comme une bien-aimé. Jacques évite les femmes car il est hanté par une pulsion meurtrière envers elles, héritage épigénétique de ses ancêtres. Un jour lors de son repos, il aperçoit de la gare une scène de crime  dans le compartiment d’un train qui défile à grande vitesse sous ses yeux. Il distingue une femme qu’il retrouve plus tard et dont il s’éprend…. Un roman construit  comme un thriller.

Les deux histoires s’entrecroisent avec naturel et simplicité : l’amour, la mort, l’hérédité, la misère, le monde du labeur, la violence faite aux femmes, les dégâts de l’alcoolisme se côtoient  ainsi  que la solidarité, le courage et la générosité qui unis ces femmes qui sont sous le joug des hommes.

 

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La mise en scène en bis frontal casse le quatrième mur, nous ne sommes point de simples spectateurs mais les contemporains de cette chronique humaine. Maxime Perrin (accordéon, percussions et clavier) et Samuel Thézé  (clarinette et sampling) accompagnent en live cette tragédie humaine, leur musique intensifie les émotions. Les comédiens :  Zoé Briau, Éric Charon, Aleksandra de Cizancourt, Magaly Godenaire, David Seigneur sont remarquables, ils glissent d’un rôle à l’autre avec aisance et conviction. Ils nous bouleversent, nous captivent et nous enchantent.  Un beau et émouvant moment théâtral.

Claudine Arrazat
 

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Collaboration Artistique Agathe Peyrard
Scénographie Zoé Pautet
Musique Maxime Perrin En Collaboration Avec Samuel Thézé
Lumière Julie-Lola Lanteri
Costumes Julie Scobeltzine

Production Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National De Saint-Denis

Création 24 → 25 musique théâtre productions

 TGP        29 Nov. 15 Déc. 2024 du lundi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 15h30
relâche le mardi durée estimée : 2h20

 

Tag(s) : #TGP, #Critiques

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