La maison du loup   Texte de benoit Solès   Mise en scène Tristan Petitgirard

Éloquent, Émouvant.

« Il est un instant du soir qui n’appartient plus au jour, ce n’est pas encore la nuit et ce n’est plus le jour. »

C’est l’heure du loup.

© Fabienne Rappeneau

Côte jardin, une barque est venue faire naufrage devant une magnifique maison surplombant   une vallée luxuriante.

Au loin des bruits de pas claudicants éveillent l’attention de  Charmian épouse de Jack London prenant la fraicheur de la fin du jour.

Ce premier tableau magnifique nous enchante de par la lumière dorée du couché de soleil et de la musique de Romain Trouillet qui nous émeut et nous accompagne tout au long de ce récit.

Nous sommes en été 1913, Jack London est en manque d’imagination.

                        « Je suis terrifié à n’avoir plus rien à dire et qu’on m’oublie »

Charmian , femme de caractère, invite Ed Morrell dans l’intention de lui acheter son témoignage « L’homme du donjon ». Elle est persuadée que cette histoire dramatique ferra naître l’étincelle qui réveillera l’imagination de son époux.

© Fabienne Rappeneau

 

Ed Morrell a écrit cet article pour sauver son ami Jacod condamné à mort dans quelques jours et non pour aider un écrivain reconnu qui vit aisément.

Jack London lui, ne veut point de cette aide, un peu trop alcoolisé par son mal- être,  assez arrogant et entêté.

 

 

« Je n’ai pas attendu que l’inspiration vienne, je lui ai couru après et je l’ai attrapée…. »

Il s’en suit un combat de « Loups » entre ces deux hommes, orchestré par Charmian convaincante, voulant sauver son époux de l’oubli.

© Fabienne Rappeneau

Ed Morrell finira par raconter son histoire et celle de son ami. L’isolement, les souffrances physiques et morales, la torture, les conditions inhumaines de détention. C’est bouleversant, atroce, scandaleux. C’est grâce à l’autohypnose que lui a inculqué son ami John qu’Ed a pu survivre.

        Jack et Ed finiront-ils par s'entendre?

Jack London aura-t-il la petite étincelle ?

Ed sauver-t-il son ami ?

Benoit Solès (ED) émouvant, plein d’humanité, révolté, Amaury de Crayencou ( Jack) noyant ses désillusions et son mal-être dans l’alcool , Anne Plantey( Charmian)  femme de tête, convaincante  et  téméraire ; tous trois nous réjouissent par leur talent et la justesse de leur jeu.

Emouvant moment de théatre.

Claudine Arrazat

Avec:Benoit Solès,Amaury de Crayencour,et Anne Plantey

Scénographie Juliette Azzopardi / Illustrations et affiche Riff Reb’s

Animation Mathias Delfau / Musique Romain Trouillet

Costumes Virginie H. / Création lumières Denis Schlepp

© Fabienne Rappeneau

 

"La part de création dans la Maison du loup est très grande", nous raconte Benoît Solès à l’issue du spectacle. "Jack London a bien entendu écrit ce livre le Vagabond des étoiles, mais aucun extrait n’en est utilisé dans la pièce. On sait aussi qu’Ed Morrell a vraiment existé, ce prisonnier qui s’est auto-hypnotisé pour supporter la torture, et sa force d’esprit a probablement frappé Jack : l’apôtre de la puissance physique en a fait son dernier grand livre mais personne ne sait comment ils se sont rencontrés, dans quelles circonstances, ce qu’ils se sont dit et quel était le contrat entre eux. Donc j’ai tout inventé, et j’ai imaginé que c’était la femme de Jack qui était à l’origine de tout, qui était le lien entre ce chien enragé (Ed) et ce loup solitaire (Jack) ».

Théâtre du chêne noir /8 BIS RUE SAINTE CATHERINE
84000 – AVIGNONdu 7 au 31 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet
à 14h30

Tag(s) : #Avignon 2021, #Critiques

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